« Un rythme en a supplanté un autre »
Après treize ans sur TF1 comme animatrice, la Parisienne veut percer en tant qu’actrice. La période de confinement lui a permis de se recentrer et d’envisager la suite autrement
Enjouée, mais pas forcément si pressée que cela de remettre le nez dehors, Sandrine Quétier. Alors qu’hier, certains avaient décidé de profiter pleinement de leur « liberté » retrouvée, elle a préféré rester encore un peu au calme dans sa maison de Boulogne-Billancourt. D’autres priorités semblent l’avoir accaparée ces dernières semaines. Déjà, en 2018, elle avait décidé de changer de tempo et d’objectifs, en quittant TF1, où elle aura animé de nombreux programmes d’envergure (Danse avec les stars, 50 minutes inside, etc.). Pas pour enchaîner les séances de farniente dans son jardin, non. Mais pour se lancer «à 100 % » dans une carrière de comédienne et vivre sa passion pour la musique avec le groupe The Jokers, dont elle est la chanteuse. Elle nous raconte son confinement et envisage « la suite » avec espoir.
Comment avez-vous vécu cette étrange période ?
Comme une mise en retrait, un passage au ralenti obligatoire. Pendant trois ou quatre jours, j’étais sidérée. Je regardais les infos et les décomptes macabres qui annonçaient chaque soir les nouveaux cas, les victimes... Trop anxiogène. J’ai continué à m’informer, mais différemment. J’ai décidé de ne pas lutter intellectuellement et d’accepter le fait qu’il fallait rester chez soi. Je ne suis pas à plaindre, j’ai une maison avec un jardin. J’ai pu manger avec mes enfants, partager des moments en famille, faire du rangement aussi. Enfin, pas plus de deux heures par jour, pour ne pas devenir dingue ! Un rythme en a supplanté un autre, en fait. J’espère que plein de positif va suivre, qu’on va reprendre conscience de l’importance de certaines valeurs, des circuits courts, etc. Paradoxalement, même si on ne discutait qu’à travers des écrans, les liens se sont renforcés avec certains membres de notre famille.
Quelles ont été vos autres occupations ?
J’ai replongé dans des bouquins de cuisine, j’ai essayé de mener des actions concrètes pour des oeuvres caritatives. Tous les jours, avec mes amis d’enfance, on se retrouvait pour jouer sur l’application Houseparty. Et à
h , je partais courir avec mon chien, dans les bois. En revanche, j’avais beaucoup de mal à me concentrer ces dernières semaines. Je n’ai pas réussi à lire ou à me plonger dans des séries, et j’ai très peu regardé la télévision.
Pour une femme impatiente comme vous, pas trop dur d’être sur « pause », avec des projets en suspens ?
J’ai ce tempérament-là, c’est vrai. Mais à partir du moment où le problème est collectif, je suis obligée de faire avec. Bien sûr, il faut avoir les moyens de vivre. Mais en quittant TF, j’avais anticipé cela, en mettant de l’argent de côté. Et avant que cette crise n’arrive, j’avais beaucoup de projets lancés, sans dates précises. J’animais aussi des séminaires, pour des sociétés. Et avec mon groupe, The Jokers, on était engagé dans une tournée, en première partie de JeanBaptiste Guégan. Quelques beaux rendez-vous nous attendaient, comme le festival de Trélazé, qui accueille habituellement personnes ! On attend de voir si on pourra jouer à l’AccorHotels Arena, à Paris, le décembre.
On vous demande souvent pourquoi vous avez stoppé la télé...
Je voulais suivre mes envies, tout simplement. Que ça marche ou pas à la fin, je trouve ça formidable de pouvoir redémarrer de zéro. C’est galvanisant de devoir faire mes preuves. Je me demandais si ma notoriété aurait un côté à « double tranchant ». Elle ouvre plus facilement la première porte, c’est sûr. Mais est-ce qu’on allait m’attendre encore plus au tournant ? En fait, dans toutes les expériences que j’ai connues [elle a tourné dans Commissaire Magellan, Joséphine ange gardien, Crimes parfaits, Meurtres dans le Jura et Camping Paradis, ndlr] ,j’aiété très bien accueillie. J’en ai profité pour observer le jeu des autres acteurs et poser des questions.
Heureuse, aussi, de voir que le public ne vous oublie pas ?
Oui, c’est assez formidable, ça me donne beaucoup de courage et d’énergie. Sur les réseaux sociaux, j’entretiens ces échanges, cette relation. J’ai toujours apprécié le contact et c’est fabuleux de voir que les gens me le rendent bien. Je suis un peu la ‘‘bonne cousine de Bretagne’’, comme on me l’a déjà dit (elle rit).
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J’ai replongé dans des bouquins de cuisine”
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Je voulais suivre mes envies, tout simplement”
Qu’allez-vous faire ces prochains jours ?
Cela ne sera pas la folie, hein. Déjà, je vais communiquer sur la nécessité de porter le masque partout. Puis demain à h , comme le ridicule ne tue pas, j’animerai un cours de gym sur Instagram (@sandquetier), afin de récolter des fonds pour la fondation Hôpitaux de Paris Hôpitaux de France. Jeudi, je ferai une recette sur le compte de Café Joyeux (@cafejoyeux). J’aime beaucoup la démarche de cette entreprise, qui fait travailler des personnes atteintes de handicap mental ou cognitif avec des valides. Il faut voir leur fierté et leur bonheur de prouver qu’ils ont un rôle à jouer...
Sinon, je pense aller voir quelques amis, pour déjeuner tranquillement. Jeudi, vendredi, je retrouverai mon groupe, pour faire quelques maquettes.