Monaco-Matin

Grasse : la concubine vindicativ­e menace l’avocat de l’ex-épouse

- J. S.

Lilia, une jeune Grassoise de 20 ans, n’a pas supporté de voir son concubin, récemment sorti de prison, souffrir de la séparation d’avec son fils. Divorcé de sa mère, celle-ci lui refuse la garde alternée, pourtant obtenue après décision du juge aux affaires familiales.

Il a été condamné à 18 mois de prison dont 12 avec sursis mise à l’épreuve pendant 3 ans pour des faits de violences conjugales, et son ex-épouse ne semble en effet pas prête à lui confier leur enfant.

Pour l’aider à traverser cette situation délicate cette mère inquiète, qui a déjà subi ces épreuves, a fait appel à un avocat au barreau de Grasse. Assistée de son conseil et se rendant au tribunal pour un nouveau rendez-vous, elle croise la route de Lilia, la nouvelle concubine, qui ne semble pas apprécier la présence et le concours actif de l’auxiliaire de justice, au service de celle qu’elle considère comme la seule responsabl­e de ses tourments.

Et de ceux de son concubin qu’elle fréquente depuis trois ans.

Rencontre fortuite ou préméditée, le 4 décembre dernier, le fait est que l’affaire tourne mal et que des menaces fusent de la bouche de Lilia visiblemen­t énervée, s’adressant à l’avocat : – « On va s’en prendre à toi et à ton enfant. S’il est malade, c’est par ta faute. On sait où il est scolarisé. C’est une honte de plaider un tel dossier » et divers autres propos désagréabl­es suivant des informatio­ns « qu’elle a recherchée­s sur internet » ce qu’elle déclarait mardi, convoquée à la barre du tribunal correction­nel de Grasse.

Elle était poursuivie pour « menace envers un avocat pour l’influencer ».

« Je trouvais la situation injuste »

« Un sérieux dérapage, des propos inacceptab­les, étayés par des recherches délibérées afin d’intimider à dessein », dira le procureur de la République, requérant 4 mois de sursis probatoire.

Sans mention sur son casier judiciaire la jeune femme qui travaille en maison de retraite reconnaîtr­a les faits en déclarant aussi : « Je me suis emportée parce que je trouvais la situation injuste. Mais ce n’étaient que des paroles en l’air, j’exprime des regrets, je reconnais avoir fait du mal, aujourd’hui je ne suis pas dans les mêmes dispositio­ns. » Aux intérêts de sa cliente, Maître Luc Tran Duy demande de l’indulgence « pour quelqu’un de fragile qui a passé 10 heures en garde à vue avant d’être placée sous contrôle judiciaire, victime d’un coup de sang en prononçant des paroles qui allaient au-delà de ses pensées. C’est une femme amoureuse. »

Le tribunal condamnera Lilia à 70 heures de travaux d’intérêt général et à un euro symbolique à verser à titre de dommages et intérêts à la partie civile. Pas d’inscriptio­n au bulletin B2 de son casier judiciaire, ce qui lui permettra de poursuivre ses activités profession­nelles notamment dans la vie associativ­e.

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