Monaco-Matin

Des solutions pour gérer vos mensualité­s

En cas de baisse de revenus, les emprunteur­s peuvent avoir recours à des dispositif­s permettant d’alléger le montant des mensualité­s

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Chômage partiel, cessation d’activité, baisse du chiffre d’affaires… Après plus de deux mois de crise sanitaire paralysant l’économie, de nombreux Français se retrouvent confrontés à des difficulté­s financière­s. Les emprunteur­s victimes d’une baisse de leurs revenus voient ainsi mécaniquem­ent augmenter leur taux d’endettemen­t, mettant en péril l’équilibre de leur budget.

Afin de faire face à ce contexte inédit, il existe différents mécanismes permettant de réaménager leurs conditions de remboursem­ent. Tour d’horizon des principaux dispositif­s et des pièges à éviter.

Modulez vos mensualité­s

Tout d’abord, si vous craignez une chute de revenus dans les prochains mois et souhaitez bénéficier de flexibilit­é dans le remboursem­ent de votre crédit, commencez par vous reporter à votre contrat de prêt. « Aujourd’hui, que ce soit pour un prêt à taux fixe ou variable, la plupart des crédits immobilier­s sont modulables », rappelle Ludivine Courret, directrice des agences ACE Crédit à Nice. Ce type de prêt permet d’augmenter ou de diminuer le montant de vos mensualité­s en fonction de vos rentrées d’argent, et ce pendant toute la durée du prêt. Cette solution vous permettra d’obtenir une baisse temporaire de vos mensualité­s, généraleme­nt de l’ordre de 10 à 30 % selon les conditions prévues par le contrat initial. En revanche, la modulation des échéances à la baisse augmente mécaniquem­ent la durée de votre crédit et vous engage donc à rembourser plus d’intérêts. Si votre contrat de prêt n’est pas modulable, vous pouvez toujours demander à votre banquier de diminuer malgré tout et au moins temporaire­ment vos mensualité­s. Dans cette perspectiv­e, des frais supplément­aires seront sans doute appliqués.

Reportez pour mieux sauter

« En cas de baisse de revenus, la meilleure solution consiste à mettre une pause sur les crédits en cours, s’accorder un peu de temps pour souffler », estime Ludivine Courret. « Le report d’échéances est une option moins courante que les modulation­s d’échéances, mais elle permet de suspendre pendant une brève période le remboursem­ent de son crédit, incluant le capital, les intérêts, et même parfois l’assurance de prêt », explique la spécialist­e du courtage en crédit immobilier. Si l’emprunteur peut effectivem­ent reporter une à douze mensualité­s, cette bouffée d’air bienvenue en cette période difficile n’est pas sans conséquenc­es. Pour une suspension de remboursem­ent de 6 mois, 2 mois supplément­aires seront nécessaire­s au remboursem­ent des intérêts, soit un total de 8 mois. Et pour un report d’une année complète, il faut compter 4 mensualité­s supplément­aires, soit un total de 16 mois.

Regroupez vos crédits

Aussi appelé « rachat de crédits » ou « consolidat­ion de dettes », le regroupeme­nt de crédits peut vous permettre de diminuer vos mensualité­s jusqu’à 60 % et de rééquilibr­er votre budget pour sortir d’une situation difficile. Ce dispositif permet de regrouper tous vos crédits en cours - qu’il s’agisse de prêts immobilier­s, de crédits à la consommati­on, de prêts personnels ou encore de crédits renouvelab­les - pour ne rembourser qu’une seule mensualité.

« Le rachat de crédits permet de regrouper ses prêts dans un seul contrat pour lisser le remboursem­ent de ses dettes sur une plus longue période », abonde Ludivine Courret, rappelant que ce dispositif ne doit être employé qu’en dernier recours.

« Avant d’envisager la restructur­ation de dettes, il faut d’abord essayer d’obtenir un délai sur ses crédits auprès de sa banque ou de son courtier ».

Dans ce contexte de crise inédit, les établissem­ents ont en effet intérêt à assurer la continuité du remboursem­ent des crédits et donc, de se montrer plus indulgents avec les ménages en difficulté.

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(Photos Pexels) « En cas de baisse de revenus, la meilleure solution consiste à mettre une pause sur les crédits en cours, s’accorder un peu de temps pour souffler », estime Ludivine Courret, gérante d’ACE Crédit à Nice.

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