Grâce au partenariat avec la commune de Pierrefeu, on fonce visières baissées
Alors, revenir aux audiences, oui ; restait à réunir les conditions et mesures sanitaires impératives de ce retour. « J’ai multiplié les contacts, cherché des solutions partout pour pouvoir doter mes confrères de gants, gels et masques ,assure Fabrice Maurel. Ces efforts ont été récompensés au-delà de mes espérances…»
En effet, le barreau de Grasse s’est doté, en plus des équipements évoqués, de visières antiprojection en plastique, fabriquées sur des imprimantes 3D à… Pierrefeu. Comment s’est tissé le lien avec le village de l’Estéron, distant de près de 50 km de la cité des Parfums ?
« Le bâtonnier Jean-Marc Farneti [2016-2017] est membre du conseil municipal, ça a permis de faire le lien avec Pierre Nunez, passionné d’impression 3D, détaille Fabrice Maurel. Nous fournissons le matériel, filaments 3D et intercalaire plastique ; ils produisent les serre-tête et fabriquent les visières avec des bénévoles. Nous les remercions sincèrement, ainsi que le maire, Marc Belvisi, car c’est un vrai partenariat, sur la base du bénévolat. »
Déjà 600 unités livrées
En récupérant 600 visières depuis le 11 mai – « pour équiper avocats, magistrats, greffiers, personnel administratif et escortes pénitentiaires » – le barreau de Grasse a pu confectionner des kits complets d’intervention.
« La production va se poursuivre car il y a aussi des intervenants extérieurs qui viennent et les gardes à vue en maison d’arrêt, où les avocats se rendent, sont très consommatrices en kits, avec six permanenciers par jour. Et puis, nous intervenons aussi dans les juridictions de Cagnes, Cannes et Antibes…» Un « véritable effort » ,qui fait la joie de Fabrice Maurel : «On est aussi bien doté qu’un centre hospitalier. On se donne toutes les chances ; pour l’heure, beaucoup sont encore privés de plaidoirie, on travaille dessus pour relancer cela rapidement. Tout en respectant les mesures et gestes barrière, on a la volonté de reprendre la vie judiciaire comme avant. »