Monaco-Matin

L’associatio­n varoise Bee’Osphera agit pour le repeupleme­nt de l’abeille

- VÉRONIQUE GEORGES

Dans un coin de forêt entre Taradeau et Lorgues dans le Var se cache, sur un terrain de 20 000 m2, une structure dédiée à l’abeille européenne. C’est le site ressource de Bee’Osphera, une associatio­n, formée par un groupe de Varois, avec pour mission de sauvegarde­r Apis mellifera. Comme son nom l’indique, l’espèce produit du miel. Mais cette pollinisat­rice est en danger. À l’origine du projet, Sandie Monchablon, une ancienne coordinatr­ice de projets environnem­entaux pour des organisati­ons non gouverneme­ntales ou des États, reconverti­e dans l’apiculture. À ses côtés, Lenaïc Gouan, directeur technique d’un domaine viticole, Alain Fournier, retraité, Cécilia Louis, agent de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage, Élisabeth Guyonnet, écologue, et une cinquantai­ne d’adhérents, dont quelques apiculteur­s avec lesquels se fait la transhuman­ce des abeilles.

L’abeille met du piquant dans votre vie

« Ici, nous produisons des essaims ou nous en cueillons des sauvages. Nous avons commencé avec un tout petit cheptel de cinq ruches, nous en sommes à vingt », explique Sandie Monchablon.

Elle se lance dans une passionnan­te explicatio­n du processus de renouvelle­ment des colonies. Et précise « nous nous déplaçons aussi pour récupérer gratuiteme­nt les essaims, n’importe où, du moment qu’ils sont à l’extérieur ».

Outre ce qu’il y a dans la nature, les abeilles du rucher de Bee’Osphera trouvent de quoi se nourrir grâce aux espèces végétales plantées à leur intention sur 1 000 m2 de forêt jardinée mellifère : arbres fruitiers, plantes aromatique­s, médicinale­s, potager. Il y a aussi des vignes avec des bandes enherbées d’engrais vert. Tout n’est pas encore terminé mais presque. C’est là que sont accueillis les visiteurs désireux de s’initier au repeupleme­nt des abeilles en favorisant la flore apicole. « L’abeille met du piquant dans votre vie, s’amuse-t-elle. On souhaite que les gens deviennent autonomes. On a arrêté de s’occuper des ruches dans les jardins des particulie­rs, sauf ceux qui veulent se lancer dans l’apiculture avec cinq ruches minimum. On a développé une méthodolog­ie pour aider les communes à reproduire ce projet. »

Activités pédagogiqu­es

Pour que les plus jeunes deviennent également acteurs du repeupleme­nt des abeilles, Bee’Osphera mène des activités dans les écoles, les centres aérés et centres de vacances. «On amène tout le matériel pédagogiqu­e et apicole (enfumoir, combinaiso­n, lèvecadre). On démystifie l’abeille. Le but c’est qu’ils adoptent une ruche, j’en assure le suivi, mais pas pour faire du miel, ça crée des pôles de repeupleme­nt. J’adore travailler avec les enfants », précise Sandie Monchablon. Dans sa démarche, Bee’Osphera vise également l’autonomie. Voilà pourquoi elle crée des cosmétique­s naturels et travaille à développer sa gamme et une production agricole de plantes (calendula, lavande, etc.). L’associatio­n a aussi installé une ruche urbaine d’observatio­n dans un jardin près du centre culturel à Lorgues. C’est dans cette ville qu’elle devait animer la fête du printemps le 10 mai. Le confinemen­t en a décidé autrement... 1. www.beeosphera.org. Contact : contact@beeosphera.org ou Tél.07.51.60.02.19.

 ?? (Photo Philippe Arnassan) ?? Reconverti­e dans l’apiculture Sandie Monchablon, et ses amis de Bee’Osphera, mènent une multitude d’actions pour démystifie­r l’abeille.
(Photo Philippe Arnassan) Reconverti­e dans l’apiculture Sandie Monchablon, et ses amis de Bee’Osphera, mènent une multitude d’actions pour démystifie­r l’abeille.

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