L’association varoise Bee’Osphera agit pour le repeuplement de l’abeille
Dans un coin de forêt entre Taradeau et Lorgues dans le Var se cache, sur un terrain de 20 000 m2, une structure dédiée à l’abeille européenne. C’est le site ressource de Bee’Osphera, une association, formée par un groupe de Varois, avec pour mission de sauvegarder Apis mellifera. Comme son nom l’indique, l’espèce produit du miel. Mais cette pollinisatrice est en danger. À l’origine du projet, Sandie Monchablon, une ancienne coordinatrice de projets environnementaux pour des organisations non gouvernementales ou des États, reconvertie dans l’apiculture. À ses côtés, Lenaïc Gouan, directeur technique d’un domaine viticole, Alain Fournier, retraité, Cécilia Louis, agent de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage, Élisabeth Guyonnet, écologue, et une cinquantaine d’adhérents, dont quelques apiculteurs avec lesquels se fait la transhumance des abeilles.
L’abeille met du piquant dans votre vie
« Ici, nous produisons des essaims ou nous en cueillons des sauvages. Nous avons commencé avec un tout petit cheptel de cinq ruches, nous en sommes à vingt », explique Sandie Monchablon.
Elle se lance dans une passionnante explication du processus de renouvellement des colonies. Et précise « nous nous déplaçons aussi pour récupérer gratuitement les essaims, n’importe où, du moment qu’ils sont à l’extérieur ».
Outre ce qu’il y a dans la nature, les abeilles du rucher de Bee’Osphera trouvent de quoi se nourrir grâce aux espèces végétales plantées à leur intention sur 1 000 m2 de forêt jardinée mellifère : arbres fruitiers, plantes aromatiques, médicinales, potager. Il y a aussi des vignes avec des bandes enherbées d’engrais vert. Tout n’est pas encore terminé mais presque. C’est là que sont accueillis les visiteurs désireux de s’initier au repeuplement des abeilles en favorisant la flore apicole. « L’abeille met du piquant dans votre vie, s’amuse-t-elle. On souhaite que les gens deviennent autonomes. On a arrêté de s’occuper des ruches dans les jardins des particuliers, sauf ceux qui veulent se lancer dans l’apiculture avec cinq ruches minimum. On a développé une méthodologie pour aider les communes à reproduire ce projet. »
Activités pédagogiques
Pour que les plus jeunes deviennent également acteurs du repeuplement des abeilles, Bee’Osphera mène des activités dans les écoles, les centres aérés et centres de vacances. «On amène tout le matériel pédagogique et apicole (enfumoir, combinaison, lèvecadre). On démystifie l’abeille. Le but c’est qu’ils adoptent une ruche, j’en assure le suivi, mais pas pour faire du miel, ça crée des pôles de repeuplement. J’adore travailler avec les enfants », précise Sandie Monchablon. Dans sa démarche, Bee’Osphera vise également l’autonomie. Voilà pourquoi elle crée des cosmétiques naturels et travaille à développer sa gamme et une production agricole de plantes (calendula, lavande, etc.). L’association a aussi installé une ruche urbaine d’observation dans un jardin près du centre culturel à Lorgues. C’est dans cette ville qu’elle devait animer la fête du printemps le 10 mai. Le confinement en a décidé autrement... 1. www.beeosphera.org. Contact : contact@beeosphera.org ou Tél.07.51.60.02.19.