Monaco-Matin

Les amendes se paient cash autour de Monaco

La police nationale teste un terminal de paiement qui permet aux contrevena­nts, notamment monégasque­s, de payer leur amende au moment de l’infraction. Menton est ville pilote

- RACHEL DORDOR

C’est un petit boîtier noir, plat et maniable, qui va grandement faciliter la vie des agents de la police nationale lors des contrôles de vitesse et autres infraction­s constatées sur la voie publique. Sa mission : permettre aux contrevena­nts de s’acquitter du montant de leur amende sur-lechamp ! Plus besoin de passer par l’achat du timbre fiscal, de se rendre à la case commissari­at ou numérique… Vous pouvez désormais tendre votre carte bancaire aux policiers, à condition, bien sûr, que vous acceptiez de payer tout de suite et que vous ne contestiez pas l’infraction.

En test depuis deux semaines au commissari­at de Menton – ce qui en fait un site pilote dans le départemen­t des Alpes-Maritimes – ce terminal de paiement bancaire démontre déjà toute son efficacité. Ainsi, hier matin, avenue de la Madone, à la frontière entre Menton et Roquebrune-Cap-Martin, lors d’un contrôle de vitesse au niveau du rond-point de l’Union, les conducteur­s ayant commis une infraction (principale­ment des deuxroues) ont tous choisi cette solution directe et rapide. Qui permet, en plus, de payer l’amende minorée, qui passe de 135 à… 90 euros !

Gérer certaines impunités

« Ce terminal de paiement est déjà en pratique dans deux départemen­ts, le Nord (59) et le Bas-Rhin (67). Le 06 sera le troisième à le mettre en oeuvre ; pour le moment, Menton est la ville pionnière dans le Sud, choisie pour son caractère frontalier avec l’Italie et sa proximité avec la principaut­é de Monaco. Car nous avons beaucoup de contrevena­nts étrangers en ville et souvent des difficulté­s à les faire payer », précise Frédéric Le Pollozec, commissair­e de police de Menton, soutenu dans cette initiative par Nadine Le Calonnec, directrice départemen­tale de la police nationale. Le commissair­e y voit déjà un « gain de temps » pour les brigades, notamment avec les conducteur­s italiens, qui « parlent beaucoup » pour essayer de négocier la contravent­ion. Les Monégasque­s, pour leur part, sont « souvent assez revendicat­ifs et à la limite de la courtoisie… Ce système va nous permettre de gérer ces impunités », explique-t-il, en mettant fin aux consignati­ons et immobilisa­tions de véhicules. « Et puis, tout le monde a une carte comme moyen de paiement aujourd’hui. »

Plus d’argent à manipuler en ces temps de Covid

Jusqu’à présent, les conducteur­s étrangers verbalisés ne pouvaient payer sur place qu’avec de l’argent liquide ou un chèque, mais seulement s’il était enregistré dans une banque française. « Ce qui nécessitai­t qu’en retour, on leur remette une quittance, dont un reçu était transmis ensuite à nos services, puis au régisseur, avant de rejoindre les caisses du Trésor public. Et si la personne n’avait pas d’argent sur elle, il fallait la conduire jusqu’à un point de retrait ou lui demander de se rendre au commissari­at. Si elle était vraiment de mauvaise foi, on pouvait immobilise­r le véhicule… » Frédéric Le Pollozec ajoute : « C’est sûr, ce nouveau moyen de paiement va nous faciliter la tâche et notamment nous éviter de manipuler de l’argent ou des carnets à souches, en ces temps de Covid ! »

Le moment est en effet particuliè­rement opportun pour utiliser ce système, qui limite les risques de propagatio­n du virus. Il devrait se généralise­r d’ici peu de temps à l’ensemble du départemen­t, avec notamment un déploiemen­t sur Nice.

 ??  ??
 ?? (Photo Jean-François Ottonello) ?? Grâce à ce terminal bancaire, vous pouvez payer votre amende sur-le-champ.
(Photo Jean-François Ottonello) Grâce à ce terminal bancaire, vous pouvez payer votre amende sur-le-champ.

Newspapers in French

Newspapers from Monaco