Une vague de plaisir
Le groupe Elite de l’Olympic Nice Natation a repris l’entraînement, hier. Sous la houlette de Fabrice Pellerin et dans le strict respect des règles sanitaires, les corps se sont remis en route
La natation, c’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas. Sur la route qui les a menés au bassin Camille-Muffat, hier, les nageurs de l’Olympic Nice Natation ont dû se
(1) répéter cette phrase pour se rassurer. Après deux mois de confinement pour cause de pandémie, les interrogations étaient légion à l’heure de la reprise. Comment les corps allaient-ils répondre à ces longues semaines loin des plongeoirs ? L’entretien physique et individuel comblerait-il l’absence de longueurs ? Technique de nage et sensations, liées à la confiance et à la forme, pouvaient-elles s’évaporer ? Bref, dans les cerveaux, ça bouillonnait sévère.
Bonnet « rassurée »
Les premières réponses sont tombées aux alentours de 17h, au terme d’une séance d’une heure. «Çaa été une reprise en douceur mais avec quelques accélérations pour situer notre niveau, débriefait hier Charlotte Bonnet. Je suis rassurée même si les sensations étaient assez étranges, très loin de celles que j’avais le 13 mars avant la coupure. Ça peut quand même revenir vite. Je ne me sentais pas bien ou mal, c’était comme reprendre les bases, débuter une nouvelle saison. Ce matin (lire hier, NDLR), je me suis levée et je ne tenais pas en place. J’avais vraiment envie de reprendre (rire) . La sensation de poser mes cheveux longs dans l’eau à la fin de la séance m’avait trop manqué. »
La triple championne d’Europe a pris 3kg pendant le confinement, mais rien d’alarmant « Je m’attendais à avoir pris davantage. Le muscle s’est transformé en gras, mais dans les deux mois je retrouverai un poids de forme. Les entraînements que j’ai pu faire en dehors de l’eau (grâce à son ami et coach Hugo Lafaurie) m’ont permis de me sentir bien niveau cardio. Généralement, quand je reprends, j’ai mal au crâne et je suis essoufflée. »
Ménager ligaments et articulations
Fabrice Pellerin a insisté sur la notion de progressivité. L’entraîneur a retrouvé son collectif et sa passion « avec plaisir » mais n’entend pas voir l’excès d’enthousiasme conduire à la blessure. « Quand il y a un break l’été, c’est planifié. L’organisme est prêt à arrêter l’effort. Là, ça a été brutal. C’était comme débrancher un ordinateur de la prise secteur sans l’éteindre. Il faut donc être alerte. Il ne faut pas que la passion nous aveugle et nous fasse faire des bêtises. Il faut préparer le corps au niveau des attaches ligamentaires et des articulations. » Hier, dans une séance divisée par deux par rapport aux standards habituels (1h au lieu de 2) et d’une « intensité légère », les garçons ont été les plus perturbés. « Ils sollicitent
PROTOCOLE SANITAIRE
La reprise de l’ONN ne s’est pas opérée dans n’importe quelle condition. davantage leurs muscles que les filles, décrypte Pellerin. Ça répond moins bien mais ce n’est qu’une question de semaines. » Le coach réunit à nouveau ses nageurs aujourd’hui. «Je vais donner du sens à ce qu’on va faire dans les prochaines semaines », dit-il avec, en ligne de mire, l’Euro (10-23 mai) et les Jeux (23 juillet8 août) l’an prochain.
Aurélie Muller, Lilou Ressencourt, Charlotte Bonnet, (1)
Jérémy Desplanches, Charles Rihoux, Meven Grandjean et Ladislas Salczer ont repris. Jordan Pothain, également présent, n’a pas nagé. Il continue de soigner une blessure à l’épaule.