Monaco-Matin

Aux Sablettes, les plagistes prêts à rouvrir

Depuis plusieurs jours, les plagistes mentonnais s’activent pour terminer les derniers travaux entrepris pendant le confinemen­t. Ils attendent le feu vert pour accueillir enfin les clients

- MARIE CARDONA

Entrez. Regardez, ici aussi on a la Dune du Pilat », plaisante Fernando Usai, gérant de la plage « La Pergola ». Face à son établissem­ent, un immense tas de sable cache la vue mer. « Les services de la mairie doivent intervenir le 25 mai pour le réensablem­ent des plages », affirme l’Italien. Sous sa pergola, l’air sent le vernis à plein nez. Derniers coups de rouleaux avant une éventuelle réouvertur­e le 2 juin. Si tout va bien.

Prendre exemple sur l’Italie pour anticiper

« Pour le moment, on attend les consignes. C’est toujours la grande interrogat­ion. » Alors, pour ne pas avoir à tout gérer au dernier moment, le gérant de « La Pergola » anticipe en prenant exemple sur l’Italie voisine. « On se prépare à installer les transats séparés d’au moins trois mètres, pas plus de six couverts par table pour le restaurant, du gel hydroalcoo­lique partout, désinfecti­on des menus après chaque usage et des toilettes toutes les heures, gants et masques pour les serveurs. » Ainsi que « des barrières de séparation de couloirs » pour définir le sens de circulatio­n dans le restaurant. Avec une centaine de couverts par service et près de 160 matelas en temps normal, Fernando Usai a fait ses calculs. « On va perdre environ 50 % de notre capacité habituelle. »

Mais le profession­nel veut rester « optimiste ». « D’habitude, je suis ouvert 11 mois de l’année. Ces trois mois de fermeture ont un vrai impact financier sur mon affaire. Contrairem­ent à d’autres plages qui sont habituelle­ment fermées à ce moment-là. » Il compte donc sur le retour des clients et un éventuel geste de la mairie sur les loyers que les plagistes versent deux fois dans l’année. «Enjuinetàl­afinde la saison. On attend pour l’instant. » Quelques mètres plus loin, sur la plage « La Sauvage », Claudio Bernasconi termine aussi les derniers petits travaux. « On sera prêts pour l’ouverture. Il le faut. » Car depuis qu’il a repris l’affaire en 2018, le gérant enchaîne les galères. « Coup de mer la première année et à nouveau en 2019. On avait fait un prêt de 111 000 euros à la banque pour les travaux. » Il avait tout misé sur la Fête du Citron cette année pour ouvrir plus tôt et profiter d’une saison un peu plus longue afin de rembourser ses dettes. « Et maintenant le Covid-19... On a demandé une suspension de 6 mois de notre prêt. On attend le retour de la banque. » D’ici là, il s’impatiente de pouvoir enfin démarrer sa saison – espérant aussi «ungeste» de la ville pour les loyers. « L’important c’est de pouvoir sortir du découvert pour recommence­r à respirer. »

 ??  ?? Dans la contre-allée qui dessert les établissem­ents de plage, l’air sent la peinture et le vernis. Signe des derniers préparatif­s. (Photos Jean-François Ottonello)
Dans la contre-allée qui dessert les établissem­ents de plage, l’air sent la peinture et le vernis. Signe des derniers préparatif­s. (Photos Jean-François Ottonello)
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Monaco