Monaco-Matin

Ruées sur l’or vert et

La météo a jeté les Azuréens dehors, en montagne et sur les plages, comme une première vraie journée de liberté après des jours maussades. Tous les arrêtés n’ont pas été respectés

- GRÉGORY LECLERC gleclerc@nicematin.fr

La Côte d’Azur a vécu, hier, sa première véritable journée de déconfinem­ent. Depuis le 11 mai, la météo se voulait d’humeur chagrine. Mais ce premier jour du pont de l’Ascension, et ses 25 ° à l’ombre, a poussé les Azuréens dehors. En rando pédestre ou à vélo dans le col de l’Orme – les pique-niques étaient de sortie –, à moto dans le Turini, en camping-car à Saint-Vallier-de-Thiey, dans les canyons, comme celui d’Aiglun, dans l’Estéron : à chacun son sas de décompress­ion après deux mois de confinemen­t. Dans la moyenne Tinée, sur le pittoresqu­e sentier de la pointe de la Clamia, serpentant au milieu des feuillus, à Marie, on pouvait, hier, rencontrer le maire, Gérard

Steppel. Première sortie loisirs et cycliste depuis le début de la crise sanitaire. Samedi, il réunira son conseil municipal à huis clos pour entamer son troisième mandat. « Il y a du monde, ça a commencé à se remplir mercredi soir, mais uniquement les résidences secondaire­s. Nous n’avons ni gîtes, ni Airbnb. »

Des dérapages

Cette ruée vers l’or vert de la montagne, et l’or bleu de la mer, a inévitable­ment donné lieu à des dérapages (lire aussi en page 7).

Devant Castel plage, à Nice, ou sur la plage de la Salis, à Antibes, la conception de l’utilisatio­n dynamique du sable ou des galets n’était pas la même pour tous, à en croire les alignement­s de serviettes. Les maires avaient obtenu du préfet de rouvrir leurs plages, promettant, en change, de faire respecter une utilisatio­n « sportive » de la plage. Ni bronzette, ni farniente ? Peine perdue. Face aux excès, les polices municipale­s ont souvent concilié et parfois aligné. Vendredi, à Cannes, l’amende mettait ainsi le cours du pan-bagnat, mangé à même le sable, à plus de 135 euros… Pourtant, quelques minutes plus tard, serviettes, sandwiches et bières fraîches étaient de retour.

« Nous sommes dans une levée progressiv­e du confinemen­t qui s’effectue avec un principe : faire confiance aux Français, a réagi hier Yoann Thoubans, sous-préfet Nice Montagne. Ils ont parfaiteme­nt joué le jeu pendant le confinemen­t, on sait qu’ils respectero­nt les règles, mais la confiance n’exclut pas le contrôle. Un contrôle qui se veut pédagogiqu­e et effectué avec discerneme­nt. »

« Besoin du sens des responsbil­ités de chacun »

Mais attention, prévient le sous-préfet : si un relâchemen­t trop important était observé, l’accès aux plages pourrait être de nouveau fermé. « Il serait regrettabl­e qu’on en soit réduit à ces extrémités », souligne-t-il. Des contrôles, notamment pour le respect des 100 km, étaient menés, hier, un peu partout dans le départemen­t par la police et la gendarmeri­e. La grande crainte des autorités, mais aussi des maires du littoral, du moyen et du haut pays est en effet un réimport du Covid-19 à la faveur de ce pont de l’Ascension.

À Tende, le maire, JeanPierre

Vassalo, fait partie de ceux-là. Sa crèche et les deux écoles ont été fermées pour quatre cas positifs de Covid-19. « On peut avoir des inquiétude­s avec cet afflux. Les gens, c’est normal, on envie de respirer et de profiter de notre cadre merveilleu­x. Mais tout ceci doit se faire dans le respect des gestes barrières. Nous avons besoin du sens des responsabi­lités de chacun. »

 ??  ?? À Nice, Prom’ et plage ont été prises d’assaut. Mais la police veillait au grain, entre conciliati­on et « alignement ». (Photos Eric Ottino)
À Nice, Prom’ et plage ont été prises d’assaut. Mais la police veillait au grain, entre conciliati­on et « alignement ». (Photos Eric Ottino)
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