Jeux mondiaux militaires à Wuhan : Monaco y était… en forme !
Aujourd’hui, les chercheurs s’accordent à dire que le virus circulait bien avant sa reconnaissance officielle par la Chine, le 31 décembre 2019. Chacun avait admis la théorie d’une chaîne de transmissions. De la chauve-souris au pangolin, jusqu’à l’homme sur un marché de Wuhan. Mais la quête du patient zéro a viré au conflit diplomatique sino-américain le 12 mars. En cause : la 7e édition des Jeux mondiaux militaires à Wuhan, du 18 au 27 octobre, rassemblant plus de 10 000 athlètes dont une délégation de trois carabiniers. Accusée d’avoir “caché” le virus, la Chine a répliqué par son porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Zhao Lijian : « Ce pourrait être l’armée américaine qui a apporté l’épidémie à Wuhan. Soyez transparents. Les États-Unis nous doivent une explication. » Scénario jouissif pour les complotistes en herbe et contre-feu parfait pour la Chine. Absurde, selon l’administration Trump, qui refusera de faire tester ses athlètes.
« Je n’ai rien entendu de cet ordre »
Sauf que des athlètes internationaux ont ensuite semé le doute en évoquant des maladies inexpliquées déclarées durant et après ces Jeux. D’après Le Monde, des articles de presse chinois évoquaient l’hospitalisation de cinq athlètes étrangers pendant les Jeux, officiellement pour « des crises de paludisme ».
En France, la polémique a enflé après les déclarations de la pentathlète Elodie Clouvel, fin mars, sur la chaîne Télévision Loire 7. Contenu effacé depuis. « Je pense qu’avec Valentin [Belaud, son compagnon également pentathlète] on a déjà eu le Covid19 [...]. Il y a beaucoup d’athlètes qui ont été très malades [...]. On a eu un contact avec le médecin militaire récemment qui nous a dit : “Je pense que vous l’avez eu parce qu’il y a beaucoup de gens qui ont été malades dans cette délégation” ». Chef de la délégation monégasque à Wuhan, l’adjudant Denis Raymond s’étonne. « On était quotidiennement avec les Français. J’étais sans arrêt avec leur chef de délégation et nos athlètes logeaient au même endroit, sauf les pentathlètes et les archers. J’ai couvert une bonne dizaine d’épreuves avec la délégation française et je n’ai rien entendu de cet ordre. » Par ailleurs, le sprinteur des carabiniers Tristan Baldini, malade durant le confinement, a subi des tests PCR et sérologiques négatifs.
« Quand on a appris plus tard que le virus venait de là-bas, on n’a pas été stressés mais ils nous ont un peu chambrés quand même à la caserne », plaisante l’adjudant Raymond, qui assure n’avoir ramené que de bons résultats sportifs de Chine.