Des regards à la place du gris dans le tunnel de la gare
Douze regards de Niçois et Niçoises ont été peints sur les 220 mètres de long et deux de hauteur du mur de l’ouvrage souterrain. Une fresque signée Otom
Des regards à la place du vide. Des couleurs à la place du gris. Le tunnel de la gare, qui relie la rue de Villeneuve à l’avenue Durante, très emprunté tant par les piétons que par les automobilistes ou les cyclistes, s’est métamorphosé il y a quelques semaines.
C’est la Ville qui a voulu embellir les lieux, « comme elle le fait dans des endroits qui sont parfois d’une tristesse infinie » indique Robert Roux, conseiller municipal délégué à l’art dans l’espace public. « Le travail qui a été fait depuis 5 ou 6 ans par les street-artistes de la Ville a généré des envies, des demandes… » Comme à cet endroit, que certains souhaitaient plus gai.
La Ville, sur les différentes propositions de l’artiste niçois Otom, alias Thomas Debatisse, de l’association Whole Street, a choisi celle des « Regards ».
Pas moins de 12 regards de Niçois et de Niçoises - de tous âges, toutes ethnies, toutes classes sociales - se sont posés sur les 220 mètres de long et deux de hauteur du mur de l’ouvrage souterrain. Pendant un mois, Otom a travaillé sous les regards des passants, en plus de ceux qu’il dessinait. Avant de donner en mars sa touche finale à cette fresque monumentale.
Vrais regards
« J’ai déjà peint deux fresques à l’extérieur sur l’espace public niçois, mais celle-ci est la plus grande » expose le Niçois, qui est tombé dans le graff il y a quinze ans.
« C’était un lieu un peu angoissant… Déshumanisé, entre le bruit assourdissant des voitures, la lumière artificielle… Il fallait humaniser l’endroit. D’où ces regards. Ils donnent de la vie à ce passage, créent un dialogue avec les passants… Et tout le monde se reconnaît en eux… Chacun de ces regards XXL existe vraiment dans la vie quotidienne niçoise. «On commence par le regard d’un nouveau-né, né fin 2019, et on termine sur le regard de quelqu’un qui est presque centenaire… Il y a un banquier, un artiste, un SDF, des inconnus et des plus connus… De vraies gens, de vrais Niçois… » indique Otom.
« Le message est très simple : on est tous différents, et pourtant, on vit ensemble… C’est Nice, bien plus cosmopolite qu’on ne le croit. Cosmopolite et internationale, et c’est cette richesse que j’ai voulu mettre en avant… »
Des regards qui éclairent… les lieux et le quotidien.