Filière automobile : des
Prime à la reconversion, production de véhicules propres, etc. Les annonces du Président n’ont pas convaincu, dans les tous les professionnels du secteur et potentiels acheteurs
Déception. Les nombreux acteurs de la filière automobile du département redoutaient un plan d’aide centré uniquement sur les voitures électriques. Si une prime à la conversion a bien été annoncée concernant les véhicules thermiques, largement majoritaires sur le territoire, elle concernera a priori les foyers aux revenus plafonnés à 18 000 euros. Et sera limitée à 200 000 véhicules. Insuffisant pour désencombrer les concessions automobiles, à l’agonie depuis le début de la crise sanitaire, selon le président régional du Conseil national des professions de l’automobile, Patrick Chatrieux. « Avec un effondrement des ventes de - 89 % en avril, on nous annonce près de 500 000 véhicules en stock fin juin. La majorité est thermique ! Les calculs ne sont pas bons. Il y a les effets d’annonce mais finalement, peu de gens pourront bénéficier de ces mesures. »
« Je vais acheter à un particulier »
Déception également pour les potentiels acheteurs à l’instar de Benjamin, Vallerois de 37 ans qui espérait faire une bonne affaire. « Je ne rentre pas dans la tranche pour être éligible pour la prime à la conversion. Pourtant j’ai un petit budget, environ 10 000 euros. Je vais acheter d’occasion, à un particulier. Un véhicule électrique ou hybride, même avec les aides annoncées, en effet peu accessible, estime Patrick Chatrieux. « L’écologie à tout prix, d’accord. C’est ambitieux à long terme et j’espère que ça marchera. Nous sommes tous concernés, nous voulons tous des véhicules plus propres, plus modernes, moins polluants. Mais avant d’imposer le tout électrique, il faudrait pratiquer des prix raisonnables. Tout le monde n’a pas les moyens. »
« C’est le moment ou jamais »
Si le professionnel redoute les mois à venir avec des « mesurettes [qui] ne vont pas relancer la filière, sauver nos emplois et nos distributeurs ! », il espère malgré tout un regain d’activité. « Pour tous ceux qui veulent changer de voiture, c’est le moment où jamais. Outre les aides gouvernementales, il y a aussi la possibilité de négocier les tarifs directement auprès des concessionnaires. Beaucoup sont prêts à faire des efforts sur les options, les finitions, les modèles… On attend avec impatience les clients. »