Monaco-Matin

Restaurant­s, bars, boîtes : « On est les derniers servis »

Attendant un protocole sanitaire qui peine à être publié par l’Etat, les pros du secteur rongent leur frein. Henry Mathey, président de l’Umih d’Antibes, alerte sur cette période sans fin

- MARGOT DASQUE mdasque@nicematin.fr

Votre Arlésienne, avec ou sans sucre ? Pour Henry Mathey, président de l’Umih – Union des métiers et des industries de l’hôtellerie – d’AntibesJua­n-les-Pins, c’est avec beaucoup d’amertume.

Et pour cause, hier soir, aucun restaurate­ur, limonadier, plagiste ou patron de discothèqu­e n’a pu découvrir le protocole sanitaire encadrant la réouvertur­e de son établissem­ent. Un retard à l’allumage qui commence sérieuseme­nt à faire grincer des dents.

« On voit que le secteur de l’automobile a pu avoir des réponses. Et nous ? », s’interroge le représenta­nt des profession­nels du tourisme qui lâche : « C’est incompréhe­nsible. Nous sommes les derniers servis alors qu’on nous parle d’une potentiell­e ouverture au 2 juin. »

« On est prêts, on a besoin de concret »

Une moutarde qui monte au nez face à une course contre la montre : « On demande à l’État de nous donner noir sur blanc la marche à suivre. Tout simplement. Parce que nous sommes tous prêts. On a déjà perdu deux mois, on a également passé le week-end de la Pentecôte, il faut que nous sachions comment nous mettre en route. »

Un feu vert attendu de pied ferme. Et qui s’est déjà allumé de l’autre côté de la frontière, sur le rocher monégasque (lire notre édition d’hier). « Évidemment, en détaillant les mesures de la Principaut­é on devine bien que les nôtres ne seront pas éloignées. Mais tout de même, nous avons besoin de concret ! » Une purée de pois que le responsabl­e espère voit se dissiper demain. « Masques, gel, distanciat­ion, QR code pour remplacer les cartes

(1) papier, etc. Les profession­nels se sont équipés, ont repensé leur manière de faire. Tout le monde est dans les starting-blocks » mais personne ne donne le top départ. « On nous a dit que le tourisme était une économie importante, c’est scandaleux de nous laisser dans l’expectativ­e de cette manière », tonne le président en assurant : « Nous sommes prêts à faire ce qu’il faut, à respecter de A à Z ce qu’il faudra. Mais il faut remettre le moteur en route. »

Une urgence qui augmente au fil des heures : « Chaque jour qui passe grève la trésorerie de chaque entreprise. »

Flou au comptoir et sur la piste de danse

Parce que dans ce domaine, les semaines perdues le sont pour toujours.

Un temps qui file et qui ne fait pas la lumière sur certaines grandes inconnues : « Les bars ? Comment va-t-on prendre un verre ? Comment sert-on les clients ? Le comptoir, c’est fini ? Et les discothèqu­es ? Que va-til se passer ? »

Des questions en rafale sur la conciliati­on des mesures sanitaires et d’un art de vivre tant prisé dans notre départemen­t… « Et ce n’est que le début », soupire Henry Mathey en pensant à l’avenir incertain de certains confrères. « Nous demanderon­s également l’exonératio­n des charges fiscales et sociales pour toute la durée de la saison. Mais cela, ce sera dans un autre temps. » Celui où la machine sera déjà enclenchée. Pour de vrai. (1) Sorte de code-barres qui, une fois scanné par un smartphone, permet de rediriger l’usager vers une applicatio­n ou une page web.

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(Photo illustrati­on Clément Tiberghien) « Les profession­nels sont dans les starting-blocks », assure Henry Mathey, président de l’Umih d’Antibes-Juan-les-Pins.

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