Monaco-Matin

Le covoiturag­e au point mort dans la technopole

Prisé avant la crise sanitaire, le partage de véhicule particulie­r se retrouve mis à l’arrêt par les usagers de Sophia Antipolis. La généralisa­tion du télétravai­l, la distanciat­ion sociale et le plébiscite du vélo y sont pour quelque chose

- M. D.

Morne plaine. Tant encouragée ces dernières années, la pratique du covoiturag­e se retrouve bel et bien à l’arrêt du côté des usagers de Sophia Antipolis. Une tendance qu’Arnaud Delcasse, fondateur de Ridygo, start-up de la technopole spécialisé­e dans les trajets courtes distances, explique par l’effet de la crise sanitaire mais pas seulement : « Ici, les entreprise­s jouent le jeu du télétravai­l. Le déconfinem­ent n’a pas eu d’impact sur une quelconque reprise des habitudes. » Pour autant, tel n’est pas le cas partout : « Comme nous sommes présents nationalem­ent, je peux vous dire qu’on décèle une douce reprise dans la région Occitanie par exemple. Mais cela n’a rien à voir avec avant. »

Le mouvement vélo

Les mouvements perceptibl­es s’avèrent bel et bien anecdotiqu­es comme le souligne Blablacar – plateforme communauta­ire leader en la matière : «Lafindu confinemen­t n’a pas provoqué une augmentati­on notable. Ni dans les Alpes-Maritimes, ni ailleurs. » Mais quelques courses subsistent : « Étant principale­ment tournés vers les longs voyages, les gens qui disposent d’attestatio­ns leur permettant de quitter leur périmètre de cent kilomètres autour de leur domicile font appel à nous. Mais cela reste limité. »

Si ce freinage brutal sur le partage de voitures entre particulie­rs reste indéniable, cela n’est pas pour autant synonyme d’immobilité totale comme l’explique l’associatio­n Travisa portée sur les initiative­s écocitoyen­nes à Sophia Antipolis : « La mobilité passe désormais par le vélo. »

Un créneau que Ridygo a su prendre en proposant désormais de nouveaux outils comme les itinéraire­s surmesure pour aller d’un point A à un point B en selle ou encore des cheminemen­ts piétons conseillés : « Avant la crise, le covoiturag­e n’a jamais été l’unique et seule solution. Notre but est d’offrir un panel d’offres pour limiter au maximum le nombre de conducteur­s seuls dans leur véhicule. »

Une image qui semble bien loin désormais à l’heure de pointe qui, en ce moment, n’existe plus vraiment dans la technopole…

S’il n’a pas franchemen­t la côte en ce moment, le covoiturag­e reste autorisé. Et ce, dans des conditions sanitaires précises. Ainsi, les plateforme­s engagent leurs usagers à n’être que deux par véhicule. Le conducteur et son passager doivent chacun porter leur masque et, bien évidemment, respecter les gestes barrières. Autre réflexe : garder ses distances. Le passager doit s’asseoir à l’arrière et, mieux, non pas derrière le conducteur mais côté droit. Une attestatio­n est demandée pour les trajets à plus de  km de son domicile.

 ??  ?? Le covoiturag­e à trois ? Une image du monde d’avant, bien évidemment… (Photo archives F. Bouton)
Le covoiturag­e à trois ? Une image du monde d’avant, bien évidemment… (Photo archives F. Bouton)

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