Monaco-Matin

« Les Riviera française et italienne sont très liées »

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En avril, l’Italie a décidé de fermer sa frontière au niveau de Fanghetto, dans la vallée de la Roya, les Français faisant preuve de “mauvais comporteme­nts”. Quel regard portez-vous sur cette tension diplomatiq­ue ?

J’en ai été désolé. Les Riviera française et italienne sont très liées. Basta avec ces tensions. Il faut au contraire plus que jamais nous entraider. Nos économies sont imbriquées. Les Français viennent ici le week-end, ils profitent du marché, font du shopping, apprécient nos spécialité­s. Nous les attendons avec impatience. Nous avons de part et d’autre de la frontière, de véritables atouts qu’il faut valoriser afin de faire repartir nos territoire­s. Je lance un appel à la France pour que nous travaillio­ns ensemble à prendre un nouveau départ.

Comment se passe la phase  pour votre ville ?

La vie reprend petit à petit. Je suis allé dîner dehors samedi et j’ai constaté avec satisfacti­on que les restaurate­urs avaient pris toutes les mesures pour lutter contre la crise sanitaire. Les tables de plus de deux personnes étaient occupées par les familles, les distances de sécurité scrupuleus­ement respectées. Le personnel portait des masques. La vie reprend à Sanremo, les coiffeurs ont rouvert ainsi que les esthéticie­nnes. Tout le monde s’est appliqué à respecter les règles édictées par le gouverneme­nt.

Comment vivez-vous ce nouveau départ ?

C’est une grande émotion pour moi. Honnêtemen­t, ça a été très dur de voir la ville sans personne, de prendre la décision de tout fermer. Le tout de manière brutale. Sanremo est une ville dynamique, habituée au va-et-vient des touristes. Je trouve cependant que le déconfinem­ent est presque plus dur que le confinemen­t, tant il faut être attentif à chaque détail. Nous voulons à tout prix éviter une deuxième vague.

Y a-t-il des choses plus compliquée­s que d’autres à gérer ?

Je dois dire que dans les bars, il est déjà plus difficile de contrôler les gens. Le problème, ce ne sont pas les gérants, le problème, c’est nous. Sommes-nous prêts à respecter les règles ? Nous devons apprendre à vivre avec ce virus et surtout éviter que tout soit à nouveau fermé. Pour notre région et notre ville, où le tourisme est une ressource fondamenta­le, les conséquenc­es sont désastreus­es. Le problème, c’est que les gens ont tendance à penser que tout doit être écrit, édicté, normé quand il s’agit en réalité d’adopter le bon comporteme­nt, d’être responsabl­e. Nous rencontron­s des difficulté­s avec les plus jeunes qui vivent ce déconfinem­ent comme une libération. Le soir, il y a beaucoup de fêtes. Il faut organiser les choses différemme­nt.

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