Leonetti regagne pour une e fois le fauteuil de maire
Pour la première séance de la nouvelle mandature, les élus se sont réunis, hier, aux Espaces du Fort Carré pour installer le conseil municipal. Un moment inédit au vu des mesures sanitaires
Chacun sa table, chacun son stylo, on ne se penche pas vers son voisin. Presque un petit air d’examen du baccalauréat, hier, pour la première du conseil municipal d’Antibes. Mesures sanitaires obligent, les élus ont quitté la chapelle Saint-Esprit pour siéger aux Espaces du Fort Carré. Si le lieu semble moins sacré, l’installation n’en a pas été moins solennelle.
Présidant la séance publique, la doyenne de l’assemblée, Françoise Vallot du groupe Antibes Retrouvé (RN, CNIP DP) a profité du micro ouvert pour faire passer le message de l’opposition qu’elle incarne aux côtés de sa consoeur et de ses deux confrères. À savoir : l’intérêt quant aux enjeux sécuritaires, la « modération fiscale », le penchant pour « moins de béton » et également pour la démocratie participative. Les « 70 % d’abstention » du premier tour ? Elle ne les impute pas seulement à la crise sanitaire... « Souvenons-nous du formidable mouvement populaire et spontané des “gilets jaunes”. La sagesse pourrait inciter à en tenir compte en appliquant des mesures réelles comme le référendum initiative locale. »
Pas d’effusion de joie
Devant le buste de Marianne sur roulettes, Jean Leonetti affiche une mine aussi stoïque que la représentation républicaine. La polémique n’est pas à l’ordre du jour, les bons mots et les petites piques non plus. C’est avec une certaine gravité, sans réelle effusion de joie, mais avec un sourire de quelques secondes que le porteur de la liste Ensemble pour AntibesJuan-les-Pins a été élu à nouveau maire (1). Pour un cinquième mandat. Un autre chapitre qui s’ouvre devant des conseillers arrivés masqués, mains désinfectées et espacés de 4 m2. Illustration même de cette période hors normes qui, selon le premier magistrat fraîchement réélu, réclame « plus d’actions que de discours ».
Ayant une pensée pour les personnes ayant perdu la vie à cause du Covid-19, les soignants et « les hommes et femmes engagés dans le cadre de l’urgence sanitaire », l’admirateur de la plume de Camus liste les actes entrepris par la Ville pour faire face au coronavirus. Distribution de masque, acquisition de matériel pour l’hôpital, soutien au commerce, gratuité de stationnement...
Parlant avenir proche, il annonce que la technopole aura besoin d’être épaulée pour vivre l’après. Une situation qui se reflétera également dans « la forte augmentation des dépenses et une baisse importante des recettes » dans les caisses municipales et communautaires (2).
Adoptant une posture se voulant rassurante, Jean Leonetti s’engage à impliquer davantage la population « pour lutter contre les propos démagogiques et mensongers ainsi que la fausse démocratie des réseaux sociaux. » Défendant l’idée d’une « démocratie moderne et apaisée », il lance le mantra du moment : « Je crois que nous pourrons remplacer rapidement la distanciation physique par le rapprochement humain. »
Réflexion, durable...
Son état d’esprit ? « J’aborde ce mandat avec le même enthousiasme et la même détermination que les précédents. » La responsabilité ? Elle relève du défi « pour répondre à une espérance. » Soit remplacer « la réaction par la réflexion, l’immédiat par le durable, l’accessoire par l’essentiel, la communication par l’action. » Promesses qui, aujourd’hui, résonnent avec une acoustique autrement ouïe.