Coups de feu aux Liserons : deux hommes blessés
Les forces de l’ordre sont intervenues en force dans l’impasse de ce quartier à l’est de la ville, bouclée hier après-midi. Un homme de 19 ans a été poignardé, un autre a été atteint d’une balle
Alerte générale pour une fusillade, un homme à terre, tout un quartier bouclé et le trafic routier saturé… Aprèsmidi agité, hier, à Nice-Est. Les forces de l’ordre interviennent en nombre après que des détonations ont été entendues dans l’impasse des Liserons. Des douilles retrouvées sur place attestent que des coups de feu ont bien été tirés.
Vers 16 h 30, sapeurs-pompiers et Samu prodiguent les premiers soins à AhmedZine, 19 ans, gisant au sol. Il est grièvement blessé. Non pas par des tirs mais par une arme blanche. Médicalisé par les équipes du Samu, il est évacué par le service médical d’urgence et de réanimation (Smur) vers l’hôpital Pasteur 2. Son pronostic vital est alors engagé.
« Tout ça pour une gifle »
Vers 18 heures, les enquêteurs de la brigade criminelle de la police judiciaire rejoignent leurs collègues de la sécurité publique. Le parquet de Nice vient de leur confier cette affaire qualifiée de tentative d’homicide.
Alors que les techniciens d’investigation criminelle recherchent le moindre indice, de nombreux habitants sont contraints de patienter avant de pouvoir regagner leur domicile. « Tout ça pour une gifle, se désespère Karim, qui vit ici depuis plus de quarante ans. Il a fait une remarque à des jeunes qui roulaient trop vite. Ça a dégénéré. Hier, déjà, des types se baladaient avec des armes. Il aurait fallu que la police intervienne. » Mais a-t-elle été prévenue ? Impossible de le savoir à ce stade de l’enquête.
Des membres de la communauté tchétchène indiquent que l’un des leurs a été blessé par balle lors de cette fusillade, comme dans le quartier Saint-Charles fin avril. Ses blessures seraient néanmoins superficielles selon nos informations.
Tensions communautaires
Une infirmière se désespère. Elle vient grossir les rangs des résidents contraints et forcés de patienter à l’angle de la route de Turin et de l’impasse des Liserons : «Je suis autorisée à aller dans mon cabinet, en bas de l’impasse, mais j’ai des patients à aller visiter au Mont-Gros. » L’accès à ces immeubles qui dominent l’impasse est également interdit par des policiers armés de flash-ball. À 18 h 15, la circulation est rouverte route de Turin ainsi que l’accès à l’A8. Le périmètre de bouclage se réduit mais les forces de l’ordre continuent de ratisser la zone, à la recherche du ou des tireurs, ainsi que d’éventuels indices. Les policiers, vêtus de gilets pareballes et lourdement armés, ont reçu l’appui des gendarmes qui quittent la zone vers 19 heures alors que le quartier reste calme, comme abasourdi par les événements.
Une brigade canine arrive également en renfort dans ce secteur connu pour être un haut lieu du trafic de drogue. Au fil des heures, il se confirme que les tensions communautaires sont vives à l’Est de Nice entre Tchétchènes et Maghrébins.