Monaco-Matin

La Côte d’Azur ouvre enfin ses portes à l’Italie aujourd’hui

Trois mois plus tard, la France accueille les visiteurs italiens, sans plus besoin d’attestatio­n. Les acteurs du tourisme comptent aussi sur eux pour sauver l’été, à l’instar de l’hôtel Aston à Nice

- CHRISTOPHE CIRONE ccirone@nicematin.fr

Aston La Scala. L’hôtel annonce la couleur jusque dans son nom. « La scala », en référence à l’escalier majestueux qui accueille le visiteur dans ce quatre-étoiles situé au coeur de Nice, avec vue plongeante sur la promenade du Paillon. Cela tombe à pic : aujourd’hui, l’Aston doit gravir une marche décisive sur la voie du déconfinem­ent.

On rouvre ! Pas l’hôtel (celui-ci est resté ouvert pendant le confinemen­t), mais les frontières intérieure­s de l’Europe. Comme l’Italie depuis le 3 juin, la France ouvre en grand ses portes à ses voisins transalpin­s. Sur la Côte, les acteurs touristiqu­es misent plus que jamais sur cette clientèle de proximité pour sauver l’été 2020.

« Redécouvre­z la Côte d’Azur sous la forme d’une escapade week-end » : c’est l’appel du pied lancé par l’Aston, grâce à la force de frappe de Facebook et Instagram. « Les Italiens viennent généraleme­nt pour du court séjour, trois-quatre jours max, en famille », observe Eric Trolliard, directeur général de l’hôtel.

« On garde espoir »

Même courts, ces séjours seront appréciés au plus haut point. La fin de trois mois de disette pour l’Aston, dont les 150 chambres n’ont plus reçu de touristes étrangers depuis le 15 mars. Ce jour-là, son restaurant et son spacieux rooftop passaient en mode confinemen­t. La saison s’annonçait belle. Une centaine d’événements y ont été annulés, terrassés par la crise du coronaviru­s.

Le système des avoirs a permis à l’Aston de « sauvegarde­r la trésorerie existante. Mais beaucoup d’argent ne rentre pas, ce qui créera un décalage de trésorerie. » Eric Trolliard guette avec attention la reprise du trafic aérien, levier de l’activité touristiqu­e. « On garde espoir. On refait des réservatio­ns en volume. Ça frémit… »

C’est dans ce contexte que son personnel s’apprête à lancer un « Benvenuti ! » soulagé à ses hôtes italiens. « Ce sont des gens chaleureux. Et qui consomment. Ils viennent souvent pour les week-ends ou les vacances scolaires, remarque Eric Trolliard. D’habitude, ils représente­nt 20 % de notre clientèle. On pense qu’ils vont supplanter une bonne partie de celle qui ne viendra pas : Américains, Russes, pays du Golfe. »

« Nice, ville fétiche »

Quand le trafic aérien bat de l’aile, les voyages en voiture s’avèrent précieux pour le tourisme. C’est ainsi que l’Aston espère séduire des clients de Vintimille, Bordighera, Alassio, Porto Venere ou des Cinque Terre. Avec de bons arguments à faire savoir. « Les Italiens adorent Nice ! Je pense que c’est leur ville fétiche, Monaco étant une destinatio­n davantage luxe. Ils adorent la cuisine française, retrouvent dans la cuisine niçoise des accents italiens… Et ils adorent faire la fête. » Mais cet été, il faudra proposer plus. Comme ces tours en Ferrari ou Lamborghin­i, proposés grâce à un partenaria­t avec une école de pilotage de Formule 1. Proposer moins, aussi, côté tarifs. Pour relancer ses réservatio­ns, l’Aston a dû consentir des ristournes de l’ordre de 30 % et diverses promos.

« Dès  heures, je pars »

Certains n’auront pas besoin de tels arguments pour foncer vers la Côte. À l’instar de Patrizia Dalmasso. La présidente de la CCI italienne de Nice, habitante de Cuneo, y dirige la Confédérat­ion nationale de l’artisanat et des PME de la région. « Lundi, à 8 heures du matin, je pars », promet-elle. Il en sera de même les week-ends suivants. « D’habitude nous venons à l’hôtel à Menton, Cannes, au cap d’Antibes, à Saint-Raphaël… La vie sur la Côte d’Azur nous plaît beaucoup. » Plus de trois mois loin de la Côte d’Azur, « ce n’est pas habituel. Nous nous sommes fait une raison, car il y avait des motifs sanitaires… Mais ne pas pouvoir se déplacer a été pesant. » Séance de rattrapage imminente.

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 ?? (Photo Eric Ottino) ?? Pour séduire la clientèle européenne, en particulie­r italienne, l’hôtel Aston La Scala dirigé par Eric Trolliard propose, cet été, un service de tours en Ferrari ou Lamborghin­i.
(Photo Eric Ottino) Pour séduire la clientèle européenne, en particulie­r italienne, l’hôtel Aston La Scala dirigé par Eric Trolliard propose, cet été, un service de tours en Ferrari ou Lamborghin­i.

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