La Côte d’Azur ouvre enfin ses portes à l’Italie aujourd’hui
Trois mois plus tard, la France accueille les visiteurs italiens, sans plus besoin d’attestation. Les acteurs du tourisme comptent aussi sur eux pour sauver l’été, à l’instar de l’hôtel Aston à Nice
Aston La Scala. L’hôtel annonce la couleur jusque dans son nom. « La scala », en référence à l’escalier majestueux qui accueille le visiteur dans ce quatre-étoiles situé au coeur de Nice, avec vue plongeante sur la promenade du Paillon. Cela tombe à pic : aujourd’hui, l’Aston doit gravir une marche décisive sur la voie du déconfinement.
On rouvre ! Pas l’hôtel (celui-ci est resté ouvert pendant le confinement), mais les frontières intérieures de l’Europe. Comme l’Italie depuis le 3 juin, la France ouvre en grand ses portes à ses voisins transalpins. Sur la Côte, les acteurs touristiques misent plus que jamais sur cette clientèle de proximité pour sauver l’été 2020.
« Redécouvrez la Côte d’Azur sous la forme d’une escapade week-end » : c’est l’appel du pied lancé par l’Aston, grâce à la force de frappe de Facebook et Instagram. « Les Italiens viennent généralement pour du court séjour, trois-quatre jours max, en famille », observe Eric Trolliard, directeur général de l’hôtel.
« On garde espoir »
Même courts, ces séjours seront appréciés au plus haut point. La fin de trois mois de disette pour l’Aston, dont les 150 chambres n’ont plus reçu de touristes étrangers depuis le 15 mars. Ce jour-là, son restaurant et son spacieux rooftop passaient en mode confinement. La saison s’annonçait belle. Une centaine d’événements y ont été annulés, terrassés par la crise du coronavirus.
Le système des avoirs a permis à l’Aston de « sauvegarder la trésorerie existante. Mais beaucoup d’argent ne rentre pas, ce qui créera un décalage de trésorerie. » Eric Trolliard guette avec attention la reprise du trafic aérien, levier de l’activité touristique. « On garde espoir. On refait des réservations en volume. Ça frémit… »
C’est dans ce contexte que son personnel s’apprête à lancer un « Benvenuti ! » soulagé à ses hôtes italiens. « Ce sont des gens chaleureux. Et qui consomment. Ils viennent souvent pour les week-ends ou les vacances scolaires, remarque Eric Trolliard. D’habitude, ils représentent 20 % de notre clientèle. On pense qu’ils vont supplanter une bonne partie de celle qui ne viendra pas : Américains, Russes, pays du Golfe. »
« Nice, ville fétiche »
Quand le trafic aérien bat de l’aile, les voyages en voiture s’avèrent précieux pour le tourisme. C’est ainsi que l’Aston espère séduire des clients de Vintimille, Bordighera, Alassio, Porto Venere ou des Cinque Terre. Avec de bons arguments à faire savoir. « Les Italiens adorent Nice ! Je pense que c’est leur ville fétiche, Monaco étant une destination davantage luxe. Ils adorent la cuisine française, retrouvent dans la cuisine niçoise des accents italiens… Et ils adorent faire la fête. » Mais cet été, il faudra proposer plus. Comme ces tours en Ferrari ou Lamborghini, proposés grâce à un partenariat avec une école de pilotage de Formule 1. Proposer moins, aussi, côté tarifs. Pour relancer ses réservations, l’Aston a dû consentir des ristournes de l’ordre de 30 % et diverses promos.
« Dès heures, je pars »
Certains n’auront pas besoin de tels arguments pour foncer vers la Côte. À l’instar de Patrizia Dalmasso. La présidente de la CCI italienne de Nice, habitante de Cuneo, y dirige la Confédération nationale de l’artisanat et des PME de la région. « Lundi, à 8 heures du matin, je pars », promet-elle. Il en sera de même les week-ends suivants. « D’habitude nous venons à l’hôtel à Menton, Cannes, au cap d’Antibes, à Saint-Raphaël… La vie sur la Côte d’Azur nous plaît beaucoup. » Plus de trois mois loin de la Côte d’Azur, « ce n’est pas habituel. Nous nous sommes fait une raison, car il y avait des motifs sanitaires… Mais ne pas pouvoir se déplacer a été pesant. » Séance de rattrapage imminente.