«Lemot culture n’a été prononcé qu’une seule fois »
Thierry Surace, directeur du théâtre de La Cité, deuxième scène niçoise après le Théâtre national de Nice, est un homme de lettres plus que de chiffres. Pas du genre à faire les comptes. Pourtant, il l’a relevé : « Le mot culture n’a été prononcé qu’une seule fois. » Pas assez pour éclaircir l’horizon des artistes : «Onne sait pas où on en est : il faut à la fois rouvrir les salles et éviter les rassemblements, c’est flou ! Pour nous, respecter les mesures barrières réduirait la salle à 45 spectateurs sur 200 sièges. Ce n’est absolument pas possible, ce serait à perte… » Il le sait déjà : « Nous n’allons pas rouvrir avant septembre au mieux. Légalement, on est coincés. Nous sommes responsables pénalement de la sécurité sanitaire des spectateurs et des acteurs. Si on ne respecte pas la distanciation, on est coupables et si on la respecte, économiquement, on n’est pas viables. »
Le théâtre n’est pas le seul à souffrir. La compagnie Miranda
« subit les mêmes choses en ricochet : les salles dans lesquelles on doit jouer ne savent pas si elles pourront nous recevoir. On a déjà perdu de 50 à 70 contrats. On a annulé des coproductions, perdu le festival d’Avignon qui génère des tournées sur deux ans. Pour le théâtre, on a annulé des stars comme Gad Elmaleh. » Thierry Surace garde cependant un espoir : «La chance qu’on a, c’est que la mairie de Nice a lancé un appel d’offres à projets “plein air” cet été. » L. B.