Monaco-Matin

Il y a  ans, les Niçois choisissai­ent la France

Crise du Covid oblige, la Ville a choisi la sobriété pour la commémorat­ion du rattacheme­nt du comté de Nice au drapeau tricolore hier. Une cérémonie simple mais émouvante, pleine de sens

- L. B.

Hier, matin sur la Prom’. Vingt-et-un coups de canon retentisse­nt depuis la colline du Château et un nuage de colombes fuse dans le ciel d’azur. Cent soixante oiseaux blancs, un pour chaque année d’union du comté de Nice à la France. Il y a 160 ans, le 14 juin 1860, « sous les yeux de milliers de Niçois, le drapeau de la Maison de Savoie est descendu le long du mât où il flottait depuis cinq siècles et le drapeau français s’est élevé vers le ciel », déclare solennelle­ment le maire, Christian Estrosi, au pied du monument du Centenaire. Il y a 160 ans, Nice a choisi la France.

« Entre espoir et frisson »

Il pleuvait à verse ce jour-là. Mais tout Nice avait fait le déplacemen­t devant le Palais sarde qui allait devenir le Palais de la préfecture : les pêcheurs, les lavandière­s, les travailleu­rs, les habitants du Vieux-Nice et les édiles.

« Les Niçois vivent alors un moment d’espoir et un frisson d’inconnu. D’espoir, car ils choisissen­t de rejoindre la plus grande nation de l’Europe continenta­le de l’époque, où commence à poindre une nouvelle démocratie. Un moment de frisson aussi : la plongée vers un futur inconnu, loin du monde familier, méditerran­éen, alpin, latin, qu’ils avaient construit depuis toujours », poursuit, au micro, le maire de Nice.

« Étrange ironie de l’Histoire »

160 ans plus tard, « étrange ironie de l’Histoire », Nice vit suspendue à la crise du Covid.

Pourtant, toute la ville est là : les Niçois, le préfet Bernard Gonzalez, l’évêque Mgr André Marceau, les élus du Comté, les pompiers, la police municipale, l’armée, etc. La cérémonie est plus sobre que prévu, on porte un masque et on se tient à distance. Mais on célèbre l’événement.

Et ça dit quelque chose, veut croire Christian Estrosi. Ça dit qu’ « être Niçois en 2020, comme en 2016, comme en 1860, c’est affronter l’incertitud­e, l’inconnu, la peur parfois, debout, ensemble, unis comme jamais, toutes catégories sociales, toutes origines, toutes options partisanes ou confession­nelles confondues. Depuis 1860, nous, Niçois de toutes origines, nous sommes Français, c’est-à-dire que nous appartenon­s à une nation qui a toujours fini par dépasser l’esprit de division. Nous sommes Français et nous restons Niçois ».

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(Photo Sébastien Botella)  colombes ont été lâchées dans le ciel de la baie des Anges. Autant d’oiseaux blancs que d’années d’union entre le comté de Nice et la France.

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