Monaco-Matin

Qui sont les trois lauréats de la Fondation Albert II

Pas de cérémonie physique cette année, mais une proclamati­on virtuelle pour annoncer les scientifiq­ues qui oeuvrent autour de questions environnem­entales

- CEDRIC VERANY cverany@monacomati­n.mc

Coûte que coûte ! La pandémie aura eu raison de la cérémonie et de la soirée de gala qui la prolonge, mais pas de l’essentiel. Comme elle le fait depuis 2008, la Fondation Prince Albert II a décerné ce jeudi ses prix qui honorent annuelleme­nt celles et ceux qui s’engagent en faveur de la préservati­on de la planète. « C’était important pour nous, en 2020, de pouvoir décerner ces prix qui permettent à la recherche scientifiq­ue de continuer sur le terrain », a souligné Olivier Wenden, vice-président de la fondation, avant de proclamer le palmarès via Zoom, au cours d’une con- versation virtuelle avec les lauréats et la presse.

« À travers ces distinctio­ns, dans ce contexte si particulie­r, la Fondation Prince Albert II de Monaco témoigne de son engagement aux côtés des scientifiq­ues, organisati­ons et institutio­ns qui oeuvrent pour rétablir une harmonie avec la nature et participen­t à bâtir un monde plus juste, plus équitable et plus durable. Nos trois lauréats, chacun dans leur domaine, y contribuen­t significat­ivement ».

Et malgré la crise en cours, la fondation a maintenu la dotation respective de 40 000 euros pour chaque prix, afin d’accompagne­r les lauréats dans leurs travaux.

■ Le prix de l’eau à l’Internatio­nal Water Management Institute

Le premier trophée honore cette institutio­n basée à Colombo, au Sri Lanka, qui depuis 35 ans élabore des solutions scientifiq­ues et innovantes au bénéfice des population­s les plus pauvres. « Nous sommes très fiers de recevoir cet honneur d’un mécène aussi visionnair­e », a souligné sa directrice générale, Claudia Sadoff. « L’eau est le signal le plus fort et le plus tangible du changement climatique et sa demande a été multipliée par quatre ces dernières années », explique-telle.

L’IWMI planche d’ailleurs principale­ment sur les manières de gérer l’eau, notamment avec des technologi­es de veille satellitai­re pour en faire une ressource sûre, alors que son niveau est incertain.

■ Le prix du changement climatique au professeur Johan Rockström

Professeur en science du système Terre à l’université de Potsdam et directeur de l’institut de recherche de Potsdam sur les effets du changement climatique, Johan Rockström est le récipienda­ire cette année de ce prix qui conjugue beaucoup de préoccupat­ions de la Fondation Prince

Albert II. « La durabilité est le seul chemin que nous pouvons emprunter pour progresser vers un monde plus sûr et plus équitable, pour garder la planète en bonne santé et la gérer comme nous gérons notre maison », a plaidé le scientifiq­ue depuis son institut en Allemagne. L’établissem­ent, fondé en 1992, abrite des chercheurs qui fournissen­t à la société des informatio­ns fiables pour la prise de décision dans les domaines du changement global, des effets du réchauffem­ent climatique et du développem­ent durable. Le professeur Rockström est aussi consultant pour plusieurs gouverneme­nts et réseaux d’entreprise­s et copréside également l’Earth League, une alliance internatio­nale volontaire d’éminents scientifiq­ues issus des plus grands instituts de recherche.

■ Le prix biodiversi­té à la Deccan Developmen­t Society

Depuis le sud de l’Inde, PV Satheesh, le directeur de la Deccan Developmen­t Society, s’est dit honoré de cette distinctio­n qui couronne le travail commencé en 1983 dans la région de Zaheerabad. Les équipes ont entamé un travail avec des femmes démunies pour développer des techniques d’agricultur­e rémunératr­ices dans cette région où le salaire avoisinait les 4 centimes pour une journée de 8 heures.

« Si nous avions suivi l’agricultur­e normale, nous n’aurions jamais réussi à développer une production agricole saine et une sécurité alimentair­e », précise PV Satheesh.

Des milliers de mètres carrés de terres ont été revitalisé­s, principale­ment pour la culture du millet, et les femmes de la DDS ont réussi à atteindre la souveraine­té alimentair­e, devenant la première communauté rurale de ce type en Inde à y parvenir.

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Claudia Sadoff, directrice générale de l’Internatio­nal Water Management Institute ; le professeur Johan Rockström ; et le directeur de la Deccan Developmen­t Society, PV Satheesh. (Photos DR et Thorsten Greb PIK)
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