Monaco-Matin

Économie locale : à chacun sa méthode pour l’aider

Conseil municipal Le RN a proposé une motion concernant un dispositif de soutien aux entreprise­s via un outil numérique. La démarche n’a pas convaincu

- MARGOT DASQUE mdasque@nicematin.fr

L’histoire d’une bouée de sauvetage que tout le monde veut lancer. Sans pour autant être d’accord sur la couleur de cette dernière. Désirant s’impliquer sur le volet de l’urgence économique vécue par les entreprise­s locales, le groupe estampillé Rassemblem­ent national a présenté sa motion lors du dernier conseil municipal d’Antibes. Et ce, par la voix d’un de ses membres, Arnaud Vie.

L’idée ? Apporter un soutien aux sociétés en difficulté via la création d’une plateforme en ligne permettant aux usagers de se signaler auprès de la municipali­té : « Permettant de quantifier et répertorie­r les personnes qui ont besoin de faire partie du plan de soutien. »Devant les préoccupat­ions des élus, le maire Jean Leonetti se veut rassurant : « Le travail que vous demandez a d’ores et déjà été engagé dès les premiers jours de l’annonce du confinemen­t. »

Manque à gagner et aides indirectes

La voie se fait clairement ouverte pour le premier magistrat de lister les actions engagées. Rappelant que ce soutien économique n’est « pas du ressort des communes »(1), il évoque le rôle de la communauté d’agglomérat­ion Sophia Antipolis – compétente en la matière : « La Casa a mené plus de 1 300 entretiens individuel­s et a abondé largement deux fonds d’aides aux entreprise­s à hauteur de 800 000 euros déjà utilisés à 100 %. » Avant de proposer de ne pas adopter la motion de l’opposition, le maire liste les opérations déjà menées sous la forme « d’aides indirectes » à hauteur de 3,9 millions d’euros qui, évidemment, représente­nt toutes un clair manque à gagner pour la Ville : « Telles que les exonératio­ns totales de redevances d’occupation du domaine public pour 900 000 euros, le report du versement de la taxe de séjour en fin d’année, l’exonératio­n des redevances des plages (2) pour 1,8 million d’euros et également l’exonératio­n du stationnem­ent sur voirie pour 500 000 euros. » Ajoutez à cela l’exonératio­n de la taxe locale de publicité.

Bref, tout ça pour dire : non, merci à la propositio­n du groupe Antibes Retrouvé.

Une position également partagée par le groupe d’opposition LREM mené par François Zema qui rappelle au passage l’engagement de l’État auprès des personnes et sociétés en difficulté. Et justement, quand on parle des plus hautes sphères, le conseiller municipal et député Eric Pauget demande la parole pour défendre l’entité locale:« Il faut penser aux conséquenc­es de ces décisions prises dans l’urgence. Comment le gouverneme­nt va-t-il accompagne­r les communes ? » Regrettant ne pas avoir assisté à l’adoption de la TVA à 5,5 % pour la filière de l’hôtellerie-restaurati­on, il laisse le micro au porteur de la motion, Tanguy Cornec. L’élu RN salue les efforts de la municipali­té en déplorant les « transferts de compétence » menant selon lui à un système où chacun se renvoie la balle.

Si le maire opine du chef sur ce point, il soutient : « Je ne peux pas faire voter cette motion puisqu’elle se heurterait l’incompéten­ce de la Ville dans le domaine économique. »

1. Intervienn­ent à ce sujet : la CCI, les EPCI, les communauté­s d’agglomérat­ion, la Région, le Départemen­t.

2. Concerne également les AOT pour la restaurati­on et les kiosques.

 ?? (Photo illustrati­on Sébastien Botella) ?? L’exonératio­n des redevances d’occupation du domaine public durant toute la saison : terrasses et plages coûtent , million d’euros à la commune d’Antibes.
(Photo illustrati­on Sébastien Botella) L’exonératio­n des redevances d’occupation du domaine public durant toute la saison : terrasses et plages coûtent , million d’euros à la commune d’Antibes.

Newspapers in French

Newspapers from Monaco