Monaco-Matin

Avec Cyclotrope, réapprendr­e la bicyclette

Le vélo, moyen de transport écolo par excellence, connaît une ferveur inédite depuis le Covid-19. Pour s’y remettre en sécurité, on s’appuie sur les vélo-écoles. On a testé une remise en selle

- AURORE HARROUIS aharrouis@nicematin.fr

Ils font un peu la tête, nos pneus cet après-midi-là. Pourtant, sur nos trombines, à l’heure du démarrage, place du Pin à Nice, il y a des sourires. Synonymes de plaisir à réapprendr­e la bicyclette. C’est une des missions que s’est donnée depuis deux ans Cyclotrope. OEuvrant pour le développem­ent de la pratique et l’ouverture du champ des possibles – oui, un biclou peut servir à faire des smoothies ou des mandalas : demandez à Guillaume Juan, l’adorable président moniteur –, cette associatio­n azuréenne propose des sessions de remise en selle de Mandelieu à Antibes. Et elles sont intégralem­ent financées par l’État dans le cadre du programme « Coup de pouce vélo ». Une heure trente de formation en individuel. Deux, si on fait ça à plusieurs. C’est l’option que nous prenons, Marilyn, Niçoise de 29 ans et moi, Niçoise de 29 ans et quelques...

Regarder au loin

Après un petit coup de regonflage salutaire pour nos bécanes, on enfile des chasubles jaunes et orange. On met nos casques. Debrief sécurité. Freins OK. « Là, il faudrait que tu ajoutes des éclairages », préconise Guillaume. Test de sonnette. On doit l’entendre de loin. On vient à ces sessions d’apprentiss­age avec son vélo, si l’on peut. C’est mieux pour appréhende­r sa monture. Si on n’en a pas, l’associatio­n Cyclotrope a noué des liens avec des boutiques de petites reines du coin. À Nice, Bicicletta shop, rue Defly, est partenaire. C’est d’ailleurs là que l’on se fera dépanner d’un écrou pour éviter que notre panier se fasse la malle...

« Regardez vers où vous voulez vous rendre », invite Guillaume Juan en montrant la direction d’Acropolis. On opine du casque.

Faire tomber les angoisses

À chaque interactio­n ou passage délicat, marquer une pause. L’éducateur mobilité vélo décrypte avec une pédagogie teintée d’humour la façon d’aborder les difficulté­s de la ville. Avancer, comme sur une trottinett­e. Doucement. Un peton au sol. Les chasubles « véloécole » nous assurent un capital sympathie auprès des autres cyclistes et éveillent la curiosité des piétons. Un croisement à franchir, un camion qui arrive et la pression qui monte... Heureuseme­nt, l’oeil de Guillaume n’est jamais loin. « On dit toujours que le vélo ne s’oublie pas... Alors, oui, le corps garde la mémoire du mouvement. Mais ce sont les appréhensi­ons, plus fortes chez les adultes, qui sont présentes : l’équilibre, le freinage, la cohabitati­on avec les voitures… » Prendre de l’assurance en ville. C’est sur ce point que Marilyn veut avant tout travailler. Le vélo, elle a appris, gamine. Mais ne se souvenait plus. Sans voiture, elle emprunte aujourd’hui les transports en commun. « Et je n’en suis pas super fan. » Alors elle a acheté une jolie bicyclette d’occasion, sur laquelle elle fera quelques réparation­s grâce à un autre volet du « Coup de pouce vélo » (lire ci dessous). Au fil des tours de pédalier, elle l’adopte. Ses angoisses s’évanouisse­nt et Marilyn se lâche, en roue libre...

Pour s’inscrire à une session de remise en selle : 06.50.36.41.83., contact@lecyclotro­pe.net et également sur cyclotrope.net

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