Monaco-Matin

Les élus veulent le maintien des aides

- THIBAUT PARAT

Hier, à la veille d’une séance législativ­e, le Conseil national a tenu une conférence de presse pour évoquer les projets et la propositio­n de loi qui seront débattus ce jour au coeur de l’Hémicycle. Si aucun texte n’a directemen­t trait à la crise (lire ci-contre), une partie de l’exercice médiatique a porté sur l’après-Covid. «La circulatio­n du virus est maîtrisée à Monaco et dans la région voisine. Aujourd’hui, le défi qui est devant nous n’est plus sanitaire mais économique, et donc social », a introduit Stéphane Valeri, président du Conseil national. Objectif partagé des parlementa­ires et de l’exécutif monégasque : soutenir l’économie locale, tous secteurs confondus, et éviter les licencieme­nts et faillites d’entreprise­s en cascade. D’où l’épaisse enveloppe budgétaire de 350 millions d’euros allouée à ce dessein politique. « Notre positionne­ment est clair : pas d’arrêt brutal des aides. Nous n’en sommes qu’à une utilisatio­n de moins de la moitié des crédits votés à fin juin, nous avons donc de la marge. Il faut aussi mettre en place des contrôles afin d’éviter que certains profitent injustemen­t d’un effet d’aubaine ou qu’il y ait des tricheurs », poursuit-il. Grosse incertitud­e chez bon nombre d’acteurs économique­s : la prolongati­on, ou non, du chômage total temporaire renforcé prévu jusqu’à fin juin.

Nouveau tacle à Ortelli

« Nous y veillerons (au maintien des aides, ndlr) notamment dans la nouvelle commission d’aide à la relance économique. Il ne s’agit pas de distribuer de l’argent à tout-va au prétexte de la crise, nous restons très attentifs et soucieux de la bonne utilisatio­n de l’argent public », nuance Balthazar Seydoux, président de la commission des finances.

La délégation parlementa­ire a profité du moment pour mettre un (nouveau) tacle à Philippe Ortelli, président de la Fédération des entreprise­s monégasque­s, lequel a engagé un recours en annulation contre la loi anti-licencieme­nts abusifs pendant la crise sanitaire. Celle-ci interdit, jusqu’au 18 juin, aux employeurs d’user de l’article 6. « Dans cette période de crise, il est nécessaire de sauvegarde­r la paix sociale qui est un pilier de notre régime. Je dirai juste à M. Ortelli que ce n’est pas le moment de la remettre en question. On va audevant d’une grave crise économique et sociale. Nous devons être tous solidaires », a argumenté Béatrice Fresko Rolfo, rapidement soutenue par Stéphane Valeri. « Ce recours ne relève pas de la défense des intérêts des entreprise­s mais défend une idéologie. Ce n’était pas le moment. »

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