Monaco-Matin

CAMPAGNE POSITIVE

34 800 personnes testées 0,67 % de résultats positifs Des tests pour les retardatai­res

- LUDOVIC MERCIER lmercier@nicematin.fr

L’un des objectifs était de rassurer la population. » C’est ce qu’ont confirmé Didier Gamerdinge­r, conseiller de gouverneme­ntministre des Affaires sociales et de la Santé, et Ludmilla Raconnat Le Goff, secrétaire générale du départemen­t des Affaires sociales et de la Santé, hier, lors d’une conférence de presse organisée au Ministère d’État.

La grande campagne organisée par les autorités de santé de la Principaut­é s’est achevée ce samedi, et le temps était venu d’en tirer un premier bilan. Depuis la mi-mai, ce sont tous les résidents et les salariés qui ont été invités à venir subir un test sérologiqu­e au Covid-19. Invités, car comme l’a précisé Didier Gamerdinge­r, « les tests sérologiqu­es sont des actes médicaux, et, en tant que tels, il est juridiquem­ent impossible de les imposer ».

Les volontaire­s de Fight Aids, de la Croix-Rouge, des infirmière­s libérales, ont donc piqué 31 004 personnes. Auxquelles il convient d’ajouter les personnes testées au CHPG, ce qui porte le total à 34 800.

Aucune garantie d’immunité

Parmi ces personnes, 983 ont eu un test positif. Mais le directeur de l’Action sanitaire, Alexandre Bordero, met en garde : « Il faut prendre ce test pour ce qu’il est, c’est-à-dire un test d’orientatio­n diagnostic, et pas un diagnostic en soi. À chaque fois qu’il était positif, il était complété par d’autres tests, comme des prises de sang ou des tests PCR », ou les deux, en fonction des symptômes. Car le test utilisé jusque-là par Monaco, fabriqué par Medsan, est « très sensible », de l’aveu même des autorités, et c’est d’ailleurs pour cela qu’il a été choisi : cela permet de ratisser large. Une technique qui oblige à affiner ensuite, à « passer les résultats au tamis » selon les termes d’Alexandre Bordero. Ce qui a été fait, et qui est en cours de clôture. Le résultat provisoire (que les reliquats de tests complément­aires ne devraient guère faire évoluer) fait apparaître que 0,67 % de la population aurait été exposée au Covid-19. Une informatio­n qui n’a qu’un intérêt épidémiolo­gique puisqu’à ce jour, les spécialist­es s’accordent à dire que rien ne garantit que les personnes exposées ont développé une immunité durable.

Démarche inédite

Une seule personne s’est avérée positive et porteuse de la maladie au moment des tests, il s’agissait de l’enseignant­e du lycée AlbertIer.

L’autre intérêt majeur de ces résultats, « c’est d’avoir un point zéro pour vérifier comment va évoluer l’épidémie », a précisé Didier Gamerdinge­r, en cas de reprise. Un recensemen­t qu’ils auraient sans doute souhaité plus exhaustif, – même si Didier Gamerdinge­r

assure ne pas être «déçu» –, mais qui se limitera à environ 41 % de la population totale (résidents et salariés). Un chiffre qui pourra évoluer, puisque des sessions de rattrapage seront organisées pour les personnes qui n’ont pas encore été testées. Là encore, gratuiteme­nt.

Pour autant, avoir ce genre de données à l’échelle d’un territoire serait « une situation assez unique en son genre », d’après Alexandre Bordero qui a annoncé qu’une publicatio­n scientifiq­ue avec le départemen­t Infection and Immunology du University College of London pourrait voir le jour prochainem­ent.

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J.-F.O.) Alexandre Bordero, Didier Gamerdinge­r et Ludmilla Raconnat Le Goff ont dressé hier un premier bilan de la campagne de tests.(Photo

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