Collège de l’Ariane à Nice : « On fera ce qu’on pourra »
S’il se réjouit du retour obligatoire des élèves, Daniel Barberi, principal du collège MauriceJaubert, s’inquiète des conditions dans lesquelles s’organisera cette rentrée pour deux semaines
C’est un collège Rep +, pour réseau d’éducation prioritaire renforcé. A Maurice-Jaubert, dans le quartier de l’Ariane à Nice, comme ailleurs, les élèves sont attendus lundi pour une sorte de rentrée, la seconde cette année. Et tardive, après deux mois de confinement et quelques semaines plus ou moins facultatives. « Comme la plupart de mes collègues, je me réjouis que l’obligation scolaire ait été rétablie », souligne Daniel Barberi. Principal, il est par ailleurs secrétaire départemental du SNPDEN-Unsa, le Syndicat national des personnels de direction de l’Education nationale. Ce retour lui paraît judicieux, nécessaire : « C’était primordial. Il a été très difficile de gérer des groupes d’élèves qui venaient tel jour et pas le lendemain. Ainsi, les choses sont plus claires et je crois vraiment que cela va dans l’intérêt des jeunes qui nous sont confiés », estime Daniel Barberi. Le principal se félicite de la « grosse mobilisation des enseignants ». Et rappelle que « tout n’a pas été facile » car « malheureusement, dans le quartier de l’Ariane, tout le monde n’est pas équipé pour recevoir des cours en ligne ».
L’établissement a donc recouru à différents moyens, notamment à celui offert par le conseil départemental en distribuant 140 tablettes. « Il faut savoir que pendant le confinement, les familles se sont parfois retrouvées à cinq, six ou sept dans des deux-pièces. Donc dans des conditions pénibles, avec parfois un seul ordinateur à se partager entre frères et soeurs. Nos professeurs ont pris en compte cette difficulté en utilisant tous les moyens pour les joindre, que ce soit l’informatique ou le portable, en appelant parfois le grand-père si les parents eux-mêmes n’avaient pas le téléphone. Ce qui comptait, c’était de garder le contact. »
Question de place
Selon Daniel Barberi, parents et élèves, « dans leur grande majorité », se sont bien investis. « Il y a eu quelques collégiens que nous avons eu du mal à joindre, mais pas tant que cela. Moins, en tout cas, que ce que nous pouvions craindre. » La vraie question qui se pose, c’est celle de la place. « Les consignes sanitaires font que l’on ne pourra pas, dans les salles de cours, mettre beaucoup plus que les quinze élèves auxquels nous sommes limités à l’heure actuelle. » La règle des 4 m2 supprimée, on ne parle plus que d’un mètre de chaque côté. « Dans notre collège où il y a trente élèves par classe, ce sera compliqué. Il va falloir trouver des organisations spéciales. En essayant de faire des groupes. » Il sait aussi qu’à cette période de l’année, une fois les conseils de classe passés, beaucoup ne viennent plus.
Que fera-t-on en deux semaines? « J’ai envie de vous dire : ce qu’on pourra ! En fonction du nombre d’élèves présents. Et des professeurs dont nous disposerons car certains, peutêtre, seront en congé maladie en raison d’une fragilité particulière. »
Il faut enfin régler la question de la cantine. Sur ce point, les demi-pensionnaires sont peu nombreux à l’Ariane, habitant au plus loin à 10 minutes de chez eux. En conclusion, la coupure avec l’école étant toujours néfaste, Daniel Barberi considère comme une question centrale tout ce qui permet de raccrocher les élèves. Des cours de rattrapage seront proposés durant deux semaines cet été. Quelques-uns se disent déjà prêts à les suivre.