: « La distanciation ? Pas simple à assurer pour les plus petits... »
Au groupe scolaire Emile-Félix de Saint-Vallier-de-Thiey, en pays grassois, la tendance est plus à l’interrogation qu’à l’inquiétude. Comme tous ses collègues, la directrice, Chrystine Cortasa, a écouté l’allocution du président de la République à la télévision. Et elle sait donc, sur le fond, à quoi s’attendre pour cette nouvelle rentrée programmée le 22 juin. Mais pas sur la forme... « En fait, nous ignorons pour l’instant ce que prévoira le protocole sanitaire qui devrait nous être communiqué ce mardi ou mercredi. Et forcément, on se demande ce qui nous attend. Par exemple, fonctionnera-t-on encore avec des groupes si on fait rentrer la totalité des 26 enfants d’une classe ? C’est l’une des questions que l’on se pose. » L’intervention hier matin, du ministre de l’Éducation nationale a permis de balayer un doute tout de même. Jean-Michel Blanquer a annoncé un amendement du très strict protocole actuellement en vigueur dans les écoles, afin de permettre le retour de tous les élèves lundi prochain, notamment une évolution des règles de distanciation. Désormais, Il conviendra de respecter une distance « d’un mètre latéral entre chaque élève », et non plus de 4 m² par élève. « La difficulté, explique l’enseignante, sera de mettre en place cette mesure pour les plus petits (Ndlr, le groupe scolaire compte 3 classes maternelles et 7 élémentaires). Cela me semble très compliqué. »
Un peu moins pour les plus grands car l’école Emile-Félix possède un atout pour répondre au nouveau dispositif... « Ici, nous disposons de salles de classe spacieuses et d’une grande cour. C’est un réel avantage par rapport à d’autres établissements », rappelle Chrystine Cortasa.
Depuis le 11 mai, d’ailleurs, date de reprise des cours, il n’y avait eu aucune faille dans l’organisation. « Cela nous avait pris un mois et demi de temps pendant le confinement pour réfléchir à tout, et ensuite tout mettre en place. On a procédé par groupes et, depuis, tout tourne très bien. »
Au total, 40 % environ des 245 élèves du groupe scolaire étaient revenus en classe. Et pour la directrice, tout le monde ne reprendra pas le 22 juin. « Je pense qu’il y aura des absences, du fait de parents qui ont peur de renvoyer leurs enfants à l’école ou de ceux qui ont la possibilité de poursuivre leur activité professionnelle en télétravail. Quant à nous, nous respecterons bien sûr les consignes qui nous seront données... en travaillant tard le soir, pour nous remettre à jour. »
Et tout ça, pour deux semaines d’école... ÉRIC FAREL