Monaco-Matin

5 raclées historique­s données par l’AS Monaco

Dans son histoire, l’AS Monaco a su gâter ses supporters avec des scores vertigineu­x et des prestation­s de toute beauté, notamment en Coupe d’Europe. Coup d’oeil dans le rétro

- PAR ANTOINE DELGOULET

1 18 janvier 1986, Monaco - Bordeaux : 9-0

Si le Bordeaux d’Aimé Jacquet, double-champion en titre, n’est que 3e au milieu de l’hiver, il est favori ce soir-là au Louis-II face à des Monégasque­s seulement 6es. Les Girondins alignent Dropsy, Thouvenel, Roche, Battiston, Rohr, Girard, Giresse, Tusseau, Tigana, Pascal et Reinders. Bref, que du lourd ! En face, l’ASM de Lucien Müller est aussi bien armée (Ettori, Amoros, Puel, Bravo, Bijotat, Genghini, Lacuesta, Anziani, Fofana...) et a de quoi répondre. Elle fera bien mieux que ça ! Félix Lacuesta ouvre le score dès la première minute puis Bernard Genghini double la mise peu avant la demi-heure de jeu. Tout s’enchaîne dès le retour des vestiaires : Thouvenel signe un csc puis chaque action monégasque, ou presque, termine au fond ! Genghini, l’élégant gaucher moustachu, s’offre un quadruplé, le jeune Daniel Bravo un doublé et Philippe Anziani participe aussi à la fête. « Je viens te chanter la bal(l)ade, la bal(l)ade des gens heureux » chantent, hilares, les 9000 supporters monégasque­s en reprenant le tube de Gérard Lenorman. « Il vaut mieux perdre une fois 90 que 9 fois 1-0 », dira à l’issue de la rencontre le légendaire (et pragmatiqu­e) président des Girondins, Claude Bez. « Pour eux, rien ne fonctionna­it, et pour nous c’était un match de Playstatio­n. Ils ne faisaient qu’engager », se souvient Bernard Genghini, interrogé l’année dernière par J + 1. « J’ai déjà le record du plus grand nombre de matches joués dans le championna­t de France pour un joueur de champ, mais également du joueur qui a effectué le plus de coups d’envoi dans un match. C’est fort », avoue pour sa part avec humour Alain Giresse.

Cette saison-là, Bordeaux perdra son titre et ne finira que 3e mais se consolera en remportant la Coupe de France face à l’OM. Monaco terminera pour sa part à une décevante 9e place et ce « carton » face aux Girondins restera son unique fait d’armes de la saison.

2 5 novembre 2003, Monaco-La Corogne : 8-3

Quoi de mieux que de fêter son anniversai­re avec un quadruplé en Ligue des Champions ? Pas grand-chose assurément. Et bien c’est de cette manière que Dado Prso a soufflé ses 29 bougies au Louis-II dans un historique match de poule face à La Corogne. Oui, le Super Depor de l’époque, celui de Molina, Naybet, Mauro Silva, Valeron et Tristan. La meilleure défense de Liga prend l’eau de toutes parts face à la vivacité des attaquants de la Principaut­é. Rothen, Giuly et Plasil, tous buteurs, se régalent autour de Prso. 5-2 à la mi-temps, 8-3 au final. Le match, conclu par un dernier pion d’Edouard Cissé, peut entrer dans la légende.

Quinze jours plus tôt, l’ASM de Didier Deschamps s’était inclinée 1-0 au Riazor. « Après l’aller, on était un peu revanchard et on voulait montrer qu’on pouvait hisser notre niveau de jeu à la hauteur de celui de la Ligue des Champions. On en rêvait et c’est fabuleux », déclarait après la rouste Ludo Giuly.

Cette saison-là, Monaco marchait sur l’eau en C1 et n’avait baissé pavillon que contre le Porto de Mourinho en finale, à l’issue d’une fantastiqu­e épopée.

3 8 décembre 2003, La Corogne-Monaco : 0-5

Quelques mois après ce 8-3 inoubliabl­e, l’ASM retrouvait La Corogne en phase de poules de la Ligue des Champions. Et l’humiliait à nouveau ! Mais cette fois en Galice (0-5). Depuis, là-bas, on est allergique au rouge et blanc...

Ce match était capital pour l’ASM de Deschamps puisque, lors de cette dernière journée, une défaite (voire même un nul), conjuguée à une victoire de Liverpool contre l’Olympiakos, éliminait l’ASM de la C1. Mais, déjà éliminés avant la rencontre, les Espagnols ne faisaient guère illusion et la bande à Patrice Evra menait déjà 3-0 à la mi-temps grâce à Chevanton, Givet et Saviola. Maicon et Adebayor enfonçaien­t le clou après la pause (0-5) et l’ASM terminait premier de sa poule. L’aventure s’arrêtera en 8es de finale face au PSV Eindhoven (0-1, 0-2).

 er octobre , Metz- Monaco : -

L’année du dernier titre de champion de France, le Monaco de Jardim était, parfois, impression­nant de facilité. Comme ce jour d’automne à Saint-Symphorien (9e journée) où l’escouade de la Principaut­é se régalait sans donner l’impression de forcer. 16 tirs, 11 cadrés, 7 buts marqués, aucun encaissé. Lemar, Germain, Bernardo Silva avant la pause puis Fabinho, un doublé de Carrillo et Boschilia ont été les buteurs de cette rencontre. Une rencontre « historique » puisqu’il s’agit de la plus large victoire à l’extérieur en Ligue 1 de l’ASM.

« On peut viser haut cette saison » déclarait Valère Germain après le match. Il avait raison. Mais le mot de la fin revenait à Philippe Hinschberg­er, le coach messin : « Je suis entre le rire et les larmes. En prendre 7 à la maison, c’est improbable... On va passer pour des cons, mais on se relèvera. » Il avait vu juste, Metz fera un parcours honorable en L1 et se sauvera en fin de saison (14e).

5 9 novembre 1988, Monaco-Bruges : 6-2

Champion de France en titre, l’ASM avait passé difficilem­ent le premier tour de la Coupe des Champions face au Valur Reykjavik (0-1, 2-0) et le tirage lui offrait le FC Bruges en 8es de finale avec retour au Louis-II. A cette époque, le foot belge brillait au niveau européen, ce qui n’était pas vraiment le cas de son homologue français. L’aller à l’Olympiasta­dion confirmait la tendance, l’ASM, malmenée, s’inclinait logiquemen­t 1-0.

« Avant le retour, on ne nous donnait aucune chance, se souvient Luc Sonor. On se faisait fracasser dans la presse. Arsène Wenger avait accroché l'article dans les vestiaires. Je peux vous dire qu'on était tous remontés ! » Wenger titularisa­it Youssouf Fofana au Louis II pour emballer le match. Pari gagnant, l’Ivoirien, véritable feu follet, ouvrait le score dès la 5e minute et, insaisissa­ble, était de tous les bons coups. A l’instar du magicien Glen Hoddle, au départ de toutes les actions, et de José Touré, auteur d’un superbe doublé. De suspense, il n’y eut point puisque... Luc Sonor, d’une tête rageuse, avait donné deux buts d’avance dès la 8e minute et que le score était de 5-0 à la demi-heure de jeu ! Même si les Monégasque­s furent ensuite éliminés en quarts par Galatasara­y (0-1, 1-1), ce match face à Bruges a servi de déclic au niveau européen pour l’ASM, qui n’y avait guère brillé jusque-là.

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(Photo F. Chavaroche) Le  décembre , Monaco s’amusait sur le terrain de La Corogne en Ligue des Champions (-).
 ?? (Photo NM) ?? Prso, auteur d’un quadruplé le  novembre  contre... La Corogne (-).
(Photo NM) Prso, auteur d’un quadruplé le  novembre  contre... La Corogne (-).
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Fofana, auteur d’un match exceptionn­el.
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(Photo AFP) Boschilia et Sidibé lors du - à Metz le er octobre .
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Genghini,  buts.

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