Le “Doc” détaille le protocole
Jean-Philippe Gilardi, responsable du service médical du club, décrypte les différents tests effectués jusqu’au retour des Aiglons sur les terrains d’entraînement, prévu jeudi en individuel
Deux tentes, un circuit fléché bien précis à suivre à pied, puis en voiture... Le parking du centre d’entraînement s’est transformé en drive-test de dépistage du coronavirus hier. Entre le premier salarié testé, à 7h40, et le dernier, plus de sept heures se sont écoulées. Avant que tous les résultats ne lui parviennent dans la soirée, le docteur Jean-Philippe Gilardi est revenu sur les préoccupations et les stratégies qu’il a fallu mettre en place pendant le confinement.
Doc, la reprise s’est déroulée comme prévu ?
Le timing a été respecté. Outre le test virologique, les joueurs ont également répondu à un questionnaire pour faire un bilan du confinement, décrire leurs attentes vis-à-vis du staff technique, du médical aussi, leurs inquiétudes... On les a suivis tout au long du confinement, un bilan était fait tous les - jours pour la prise de poids, pour répondre à leurs questions, en visio ou même au travers de visites à domicile parfois. Mais il était important de faire un bilan psychologique, somatique et biologique pour avoir une image la plus globale à l’instant T, avant l’entrée dans le centre prévue demain (aujourd’hui), pour les tests sanguins, ophtalmologiques, dentaires...
Des joueurs ont exprimé une certaine inquiétude ?
Oui. Certains s’inquiétaient pour leur famille, d’autres étaient seuls mais psychologiquement plus atteints... Il fallait les rassurer, les aider à faire face à l’incertitude. On a beaucoup travaillé sur une reprise le mai, qui a finalement été repoussée et certains ont repris un petit coup derrière la tête à ce moment-là, il fallait les aider à se reprojeter sur la reprise d’aujourd’hui, remettre un programme en place. Puis il y a d’autres joueurs qui n’ont jamais été inquiets du tout.
Vous aussi, docteur, avez fait face à une certaine incertitude face à ce virus ?
Bien sûr. On lisait un truc, le lendemain c’était autre chose... Il fallait rester très terre à terre, je faisais passer les messages aux deux autres médecins du club. On suivait les recommandations, les mises à jour, les projections de reprise... Une synergie s’est également mise en place au sein d’Ineos avec le cyclisme, la voile, le club de Lausanne aussi.
Que se passe-t-il si une personne est testée positive ?
Celui qui était positif aujourd’hui (hier), il partait en quatorzaine. Celui qui le sera demain (aujourd’hui) lors du test sérologique devra suivre des examens complémentaires pour vérifier toute séquelle post-Covid, avec un bilan pneumologique, cardiaque... Les principaux risques, ce sont le trouble du rythme suite à une myocardite, et les séquelles
pulmonaires en cas de réaction inflammatoire fibrosante. Certaines personnes asymptomatiques avaient les poumons blancs lorsqu’il passait au scanner. Il faut tout garder en tête pour ne rien laisser passer.
A quelle fréquence vous pourriez refaire des tests ?
C’est prévu toutes les semaines, avec des tests financés par Ineos, pas par l’Etat ou la sécurité sociale. Comme pour les IRM cardiaques, on pourra trouver des créneaux en cas de besoin de par nos contacts privilégiés avec les instituts, mais ce ne sera jamais au détriment d’autres malades. Ni on ne prendra de place, ni on fera payer les autres.