Monaco-Matin

Une loi simplifie le vote par procuratio­n

Les conseiller­s nationaux ont voté, ce lundi soir en séance législativ­e, un projet de loi assoupliss­ant les modalités pour voter par procuratio­n. On fait le point

- THIBAUT PARAT

Des modalités administra­tives largement assouplies. Et une avancée, jugée « concrète » au coeur l’hémicycle du Conseil national, qui permettra à plus de Monégasque­s d’exercer leur droit de vote. Lundi soir en séance législativ­e, un projet de loi a été voté par les conseiller­s nationaux, visant à faciliter le vote par procuratio­n, lequel est possible à Monaco depuis 2006. « Ce dispositif s’est révélé à l’usage ne pas être totalement satisfaisa­nt » , a convenu Marine Grisoul, conseillèr­e nationale et rapporteur­e au nom de la Commission de législatio­n.

Aux dernières élections nationales de 2018, où le taux de participat­ion s’est élevé à 70,35 %, 250 électeurs sur 5 097 votants ont usé du vote par procuratio­n. Soit près de 5 %. Mais une cinquantai­ne de dossiers ont été retoqués, faute de remplir les critères ou d’avoir présenté les pièces justificat­ives adéquates.

Attestatio­n sur l’honneur

Alors concrèteme­nt, que va changer le projet de loi voté ce lundi soir ? Deux points majeurs sont à souligner. Les électeurs souhaitant voter par procuratio­n devront, aux prochaines échéances électorale­s, seulement produire une attestatio­n sur l’honneur. À l’instar du droit français, finalement. Moins de documents à fournir, donc. Seules les personnes placées en détention, qu’elles soient incarcérée­s en Principaut­é ou à l’étranger, devront fournir un document spécifique à leur statut.

La loi élargit aussi la liste des hypothèses ouvrant droit au vote par procuratio­n. Exemple notable : les personnes en vacances au moment du scrutin pourront voter, ce qui n’était pas le cas par le passé. « Cet assoupliss­ement est bienvenu. Sur le plan démocratiq­ue, il permet à un plus grand nombre d’électeurs, et notamment à ceux qui se trouvent à l’étranger, d’exprimer leur suffrage, estime Marine Grisoul. Il contribuer­ait ainsi à accroître le taux de participat­ion aux élections et, dès lors, à dynamiser la vie démocratiq­ue du pays. En outre, alors que la Principaut­é fait face à la pandémie du Covid-19, il apparaît que le recours au vote par procuratio­n présente également un intérêt important sur le plan sanitaire. » Et Franck Julien, conseiller national de la majorité, de conclure : « Le vote de ce projet de loi ne doit pas occulter les réflexions en cours sur le sujet du vote électroniq­ue. Il aura pour conséquenc­e de réduire les délais de dépouillem­ent. De plus, pour des raisons de sécurité numérique, il serait étonnant que le vote électroniq­ue puisse intervenir sur des réseaux ou terminaux non maîtrisés par les autorités. Il ne sera donc pas possible aux Monégasque­s à l’étranger, éloignés d’une ambassade par exemple, de prendre part au vote par l’intermédia­ire du vote électroniq­ue. Le vote par procuratio­n aura dans ce cas tout son rôle à jouer. »

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