De jeunes gaullistes au lycée Masséna à Nice, dès
De plus en plus d’Azuréens et de Varois portent la croix de Lorraine en signe de ralliement à la Résistance et la dessinent partout, notamment sur les tracts. Même les femmes se l’approprient. Louis Fiori, président de l’Association varoise de l’Appel du 18 juin, se souvient du jour où les Allemands ont arrêté son père, qui avait fui l’Italie de Mussolini.
Contre la croix gammée
« Ils ont arrêté mon père et fouillé notre maison dans la campagne de Draguignan. Ils cherchaient des armes et des explosifs car mon père travaillait dans une carrière. C’était en 1942. J’avais dix ans. Ma mère nous disait à mes frères et soeurs et moi : ‘‘Ne dites rien, ne bougez pas.
Ils n’ont rien trouvé’’. Mon père a été relâché. »
À Nice, raconte Jean-Louis Panicacci, à la tête du musée de la Résistance azuréenne, « dès octobre 1940, des élèves du lycée de garçons, aujourd’hui lycée Masséna,
se sont engagés en faveur de De Gaulle en diffusant les feuilles clandestines provenant de Montpellier, Lyon ou Cannes. Ils gravaient des croix de Lorraine sur les pupitres ».
En juillet 1940, la croix de
Lorraine devient le symbole de la Résistance. Elle avait été choisie par le général de Gaulle en concertation avec l’amiral Muselier, en opposition à la croix gammée nazie.
Ces mêmes élèves effectueront des missions de reconnaissance pour le CFLN (Comité français de la libération nationale) et les M.U.R. (Mouvements Unis de la Résistance), créés par Jean Moulin.
Jean Moulin qui, voulant rejoindre De Gaulle, a obtenu de la sous-préfecture de Grasse un passeport au nom de Mercier en février 1941. Quatre de ces étudiants, Aube, Campan, Demonceaux et Gallo, ayant rejoint le maquis du Férion, ont été capturés et exécutés à Saint-Julien-du-Verdon le 11 août 1944.