Monaco-Matin

Mers-el-Kébir : détresse des Toulonnais

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À Toulon, les esprits doutent. Pourquoi les Anglais, censés être les alliés de la France, ont attaqué, entre le  et le  juillet , les navires de l’Armée de Vichy mouillant dans le port militaire de Mers-el-Kebir en Algérie ? De Gaulle justifiera l’attaque de la Royal Navy, qui fait   morts parmi les marins français, en expliquant que les navires risquaient de tomber entre les mains des Allemands. Dans l’immédiat, les Toulonnais manifesten­t contre la Grande-Bretagne et boudent les appels du Général. Pas pour longtemps, comme l’explique l’historien bandolais, professeur émérite à l’université d’Aix-Marseille, Jean-Marie Guillon : « Dès septembre , l’épisode de Mers-el-Kebir est en grande partie effacé. Les premiers tracts de la Résistance, signés Légion de Gaulle, sortent. Les forces de la France Libre sont en train de se constituer. C’est le terreau dans lequel les différents mouvements de résistance vont s’installer. De Gaulle est un espoir. » Mais le contact avec le chef de la France Libre prendra du temps. En attendant, il demande aux Français d’inscrire partout le « V » de la victoire. À l’autre bout du Var, en août , le capitaine Henri Frenay se réfugie à Sainte-Maxime - où vit sa mère - après s’être évadé d’un camp de prisonnier­s. Là, il rédige le texte fondateur du Mouvement de Libération Nationale qui deviendra Combat, un des plus efficaces mouvements de résistance non communiste, opérant dans la zone Sud. Frenay recrute, entre autres, parmi les militaires de Fréjus.

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