Monaco-Matin

La Fête de la musique va jouer une partition inédite

L’édition 2020 aura bien lieu dimanche, mais elle ne ressembler­a à aucune autre. Comment concilier ambiance populaire et règles sanitaires ? Présentati­on en cinq actes d’une fête a minima

- CHRISTOPHE CIRONE ccirone@nicematin.fr

Le coronaviru­s n’a pas fait taire la musique. Malgré l’état d’urgence sanitaire toujours en vigueur, l’édition 2020 de la Fête de la musique aura bien lieu ce dimanche, comme chaque 21 juin depuis sa création en 1982. Mais pas tout à fait telle qu’on la connaît. Rassembler autour de la musique, sans pour autant générer « de rassemblem­ents physiques non autorisés », dixit le ministère de la Culture : tel est le défi qui attend les acteurs de cette fête a minima. Si des incertitud­es demeurent, voici à quoi devrait ressembler le cru 2020 dans les Alpes-Maritimes.

● Le pouvoir aux bars

« C’est une Fête de la musique dernière minute ! » Jonh Waddies, Niçois de 31 ans, chanteur des Kitchies et intermitte­nt du spectacle, jouera dimanche soir au Z Tapas, près du Negresco. Ses potes musiciens animeront, eux aussi, bars et restos. « Ils nous font jouer pour leurs clients. Les restaurant­s n’ont pas l’habitude de le faire un dimanche ; ça sera comme un vendredi ou un samedi. En tant que musicien, ça n’a rien à voir avec les autres années ! »

Après une longue fermeture et tant d’aléas, nombre de restaurate­urs doivent improviser. À l’instar du Wayne’s, pionnier des pubs du Vieux-Nice, qui ne dressera pas de scène cette fois-ci. « C’est un peu trop tard. Si on a le droit, on fera jouer un petit groupe acoustique, explique le gérant, Nicolas Daniel. On comprend la situation. On est déjà contents d’être ouverts... »

● Retour aux sources

La découverte, les surprises font le charme de la Fête de la musique. Il faudra les guetter, malgré la distanciat­ion sociale et l’absence d’une partie des promeneurs. Un boulevard pour musiciens acoustique­s. À Mouans-Sartoux, la Ville invite les musiciens à jouer « sur votre balcon, dans votre rue, dans votre cour, pour un partage musical entre voisins ».

À L’Olympic, à Nice-Nord, Tony Musarella fait jouer le groupe de son fils, Walk On. Pour une clientèle d’habitués, « assis, avec les tables et les distances ». Formule simple. Mais authentiqu­e. «On renoue avec les débuts de la Fête de la musique. Je me rappelle : il y avait plein de petits groupes partout, avec leur petit public... C’est dix fois mieux que les concerts de ceux que l’on voit partout ! »

● Pas de show XXL

Pour la troisième année consécutiv­e, les stars de la chanson étaient attendues place Masséna à Nice, pour une retransmis­sion en direct à la télévision. Il n’en était évidemment plus question. À défaut, France 2 diffusera un concert sans public, demain, avec des têtes d’affiche réunies à l’Accor Arena à Paris. Sur la Côte, nul autre événement XL en vue cette fois-ci. À Cannes, le projet de concert en drive-in n’a pas abouti.

● Des déambulati­ons

Pas de rassemblem­ent, mais du mouvement. C’est le créneau choisi à Antibes-Juanles-Pins, où la Ville orchestre un programme mettant en scène des groupes déambulato­ires. Pas de podium. Des groupes souvent acoustique­s. Et des prestation­s au fil de circuits piétonnier­s, selon des créneaux horaires fixes. Roquebrune-Cap-Martin a fait un choix similaire. «Onne fixe pas le public. Les artistes se déplacent et marquent des temps d’arrêt, mais évitent des concentrat­ions qui ne seraient pas acceptable­s », explique le maire, Patrick Cesari, rassuré par le comporteme­nt de ces concitoyen­s lors de la réouvertur­e des plages et parcs.

● Une durée allongée

Autre particular­ité à Roquebrune : les festivités s’étirent sur trois jours de vendredi à dimanche. Pour éviter les concentrat­ions de foule et « soutenir des commerçant­s qui en ont bien besoin », justifie Patrick Cesari.

À Nice, L’Altherax fête la musique par anticipati­on, avec deux soirées métal vendredi et samedi. Cette petite salle de concert, parmi les premières à avoir rouvert, a dû s’adapter au format café-concert et diviser sa capacité par trois. C’est à ce prix que six groupes locaux vont y jouer, tout un week-end, pour une fête décidément pas comme les autres.

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(Photo d’archives Jean-François Ottonello) La distanciat­ion sera au menu de cette édition si particuliè­re.

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