Suite royale au coeur de Belgentier
Le village natal de Peiresc – élève de Galilée et découvreur de la nébuleuse d’Orion – a aussi hébergé le Roi-Soleil et d’Artagnan. Il regorge de trésors et produit une huile d’olive renommée
Belgentier, bucolique village penché sur le turbulent Gapeau, a-t-il vraiment beaucoup changé, depuis quatre ou cinq siècles ?
La lumière tamisée par la majestueuse allée de platanes qui borde la grand-route jusqu’à la place centrale, s’irise dans les eaux vives taillant leur lit entre les maisons patinées par les ans, les bouquets de figuiers, les saules pleureurs et les gerbes d’iris jaunes.
Le vieux village
Ce mariage heureux de pierres, d’eau et de chlorophylle, baigne la bourgade, berceau du célèbre savant Peiresc, dans une apaisante fraîcheur à la belle saison. Elle lui donne aussi une atmosphère presque irréelle, propice à une belle promenade en quartier libre, dans les étroites venelles belgentiéroises, avec leurs portes sculptées et millésimées, leurs minuscules placettes et leurs passages voûtés où le temps semble être suspendu. de l’église. Un peu plus haut, Peut-être à la grisante date du 19 février une plaque est apposée sur une 1660. Quand le Roi-Soleil en antique petite traboule par où personne a fait une escale mémorable tout ce beau monde serait passé, au château, pour aller coucher au alors qu’il château des Peiresc. se rendait en pèlerinage Un mariage Gageons que le monarque à Cotignac. et sa cour
de pierres, Louis XIV n’ont pas manqué était accompagné d’eau et de d’aller se recueillir de sa mère sous le magnifique
chlorophylle
Anne d’Autriche, dôme de style Renaissance de sa nièce la italienne Grande Mademoiselle, de son frère (une rareté en Provence) de l’église le duc d’Anjou, de Mazarin, mais Notre-Dame-de-l’Assomption, construite aussi de d’Artagnan et Comminges, en 1616. Elle est rehaussée les célèbres Mousquetaires ! aujourd’hui de trésors et de reliquaires, On imagine sans peine les carrosses et elle est classée Monument fastueux de l’imposante suite historique. royale qui, arrivant de Toulon, remontent au trot les calades pavoisées, Le séquoia géant sous les vivats des villageois. La pente se fait un peu raide, à l’approche de l’entrée du château où L’église et sa fresque culmine une autre curiosité : un gigantesque La scène est immortalisée par une séquoia wellingtonia fresque en trompe-l’oeil de Michel d’une quarantaine de mètres de Deguil, sur le mur extérieur du chevet haut et de près de dix mètres de circonférence, qui a lui seul vaut la balade.
La villa italienne de Peiresc
On y trouve aussi à proximité, la fresque de Philippe Meyer, professeur aux Beaux-Arts de Toulon, qui retrace la vie du grand humaniste provençal Nicolas-Claude Fabri de Peiresc (1580-1637), dont c’est la maison natale. Elle était – paraît-il – la seule villa italienne de toute la province, à l’époque de son génial propriétaire qui avait étudié à Rome. Basé à Aix-en-Provence, Peiresc – qui a notamment découvert la nébuleuse d’Orion et qui défendit son maître Galilée face à l’Inquisition – y avait aussi aménagé un extraordinaire jardin botanique. Il y revenait le plus souvent possible pour se ressourcer, le nez dans les étoiles... Le château, dont les jardins descendaient jusqu’à la rivière et l’actuel parc Peiresc, peut être visité lors des Journées du patrimoine.
La coopérative oléicole
En redescendant, et après avoir jeté un oeil au magnifique lavoir, on ne manquera pas de mettre le cap sur la croquignolette coopérative oléicole, renommée pour son huile d’olive multimédaillée et ses succulents produits artisanaux.