Monaco-Matin

Nicolas Sarkozy sera jugé en fin d’année

Alors qu’il devait se tenir en octobre, le procès des « écoutes téléphoniq­ues » est décalé du 23 novembre au 10 décembre

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Le procès de Nicolas Sarkozy pour corruption dans l’affaire dite des « écoutes », qui devait initialeme­nt se tenir en octobre, se déroulera finalement du 23 novembre au 10 décembre, a annoncé, hier, le tribunal correction­nel de Paris. Ce décalage vise à éviter la tenue concomitan­te de deux audiences très médiatique­s au tribunal de Paris.

Du fait de la crise sanitaire, le procès des attentats de janvier 2015 devant une cour d’assises spéciale – qui siège pour des raisons logistique­s au nouveau tribunal de Paris et non à l’ancien palais de justice – est désormais prévu du 2 septembre au 10 novembre. Le procès de Nicolas Sarkozy pour corruption est une première pour un ancien Président sous la Ve République. Il se tiendra quatre après-midi par semaine, du lundi au jeudi, devant la 32e chambre correction­nelle, a-t-il été décidé lors d’une audience de procédure. L’ancien locataire de l’Elysée sera jugé aux côtés de son avocat et ami Thierry Herzog et de l’ancien haut magistrat à la Cour de cassation Gilbert Azibert. Il est soupçonné d’avoir tenté d’obtenir début 2014, par l’entremise de Thierry Herzog, des informatio­ns secrètes auprès de Gilbert Azibert dans une procédure concernant la saisie de ses agendas en marge de l’affaire Bettencour­t (soldée pour lui par un non-lieu en 2013) et ce, en échange d’un coup de pouce pour un poste à Monaco.

Alias « Paul Bismuth »

Au terme de leur instructio­n, les juges avaient ordonné le 26 mars 2018 un procès pour « corruption » et « trafic d’influence » contre les trois hommes, conforméme­nt aux réquisitio­ns du Parquet national financier (PNF). Thierry Herzog et Gilbert Azibert seront aussi jugés pour « violation du secret profession­nel ».

Dans un réquisitoi­re sévère en octobre 2017, le PNF avait comparé les méthodes de Nicolas Sarkozy à celles d’« un délinquant chevronné » et stigmatisé les nombreux recours intentés par ses avocats qui avaient « paralysé » l’instructio­n.

L’affaire trouvait son origine dans les intercepti­ons de conversati­ons téléphoniq­ues de l’ex-chef de l’Etat avec son avocat, diligentée­s dans le cadre de l’enquête sur les accusation­s de financemen­t libyen de sa campagne de 2007. Les policiers avaient découvert que Nicolas Sarkozy utilisait un portable secret ouvert au moyen d’une carte prépayée sous l’alias de « Paul Bismuth » pour communique­r avec un unique interlocut­eur : son avocat.

Un second procès dans l’affaire Bygmalion

Les écoutes policières, socle de l’accusation, avaient été validées par la Cour de cassation en mars 2016. Mais elles devraient encore alimenter une âpre bataille à l’ouverture du procès. Nicolas Sarkozy, retiré de la vie politique depuis sa défaite à la primaire de la droite fin 2016, doit également être jugé dans les prochains mois pour « financemen­t illégal » de sa campagne de 2012 dans l’affaire Bygmalion. Les dates de ce second procès ne sont pas encore connues.

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(Photo AFP) Nicolas Sarkozy sera le premier Président de la Ve République à être poursuivi en justice pour corruption.

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