Monaco-Matin

Selon Valls, « la lutte des classes disparaît au profit de la guerre entre “races” »

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Signerait-il son retour sur la scène politique française à deux ans de la présidenti­elle ? Dans un entretien à Valeurs actuelles à paraître aujourd’hui, Manuel Valls [photo AFP] estime que « la lutte des classes disparaît au profit de la guerre entre “races” » et dénonce aussi l’émergence d’une « logique de la victimisat­ion ». « La mort d’Adama Traoré est un drame », qui est « instrument­alisé par [sa] soeur, Assa, et le collectif de soutien », affirme l’ancien ministre de l’Intérieur. « J’établis évidemment une distinctio­n entre les organisate­urs de [ces] manifestat­ions et ceux qui s’y rendent en toute bonne foi, qui sont indignés par le racisme et veulent le dénoncer. C’est un mouvement planétaire qui est plutôt sain », ajoute-t-il. Mais « les comparaiso­ns avec le meurtre raciste et ignoble de George Floyd sont inacceptab­les car elles servent à accuser la France d’être raciste, à démontrer un supposé racisme d’Etat ». Selon lui, « cette logique de la victimisat­ion est renforcée grâce aux liens entre le mouvement indigénist­e et une partie de la gauche : le NPA, des écologiste­s, une frange de La France insoumise, du PC, voire une minorité du Parti socialiste ». Pour Manuel Valls, cette « guerre entre “races” » est terrible, car « elle essentiali­se en fonction de la couleur de peau. Elle s’agrège mais elle est aussi en concurrenc­e avec l’islam politique. C’est un cocktail explosif ».

Consternat­ion au PS

Hier, sur RTL, le Premier secrétaire du Parti socialiste (PS) s’est dit « consterné par cette phrase » de l’ancien chef du gouverneme­nt. « Comment peut-on dire cela?» , s’est offusqué Olivier Faure, pour qui la « question sociale est aujourd’hui centrale et on ne peut pas dire qu’elle a été remplacée par une guerre des races ».

Dispo au cas où...

« Je ne connais qu’une seule race, c’est la race humaine », et « c’est une thèse qui est habituelle­ment portée par l’extrême droite donc je ne vois pas très bien où il veut en venir », a encore critiqué le député de Seine-et-Marne. Manuel Valls estime également que « l’idée de l’existence d’un privilège blanc est absurde et dangereuse. Il n’est pas question de nier qu’il est plus facile d’être blanc que noir dans certains pays ou quartiers. La faute à qui ? Au racisme, aux discrimina­tions, aux inégalités ? C’est une question d’égalité et de droits, pas de privilège ». « Notre seule réponse, c’est la République. Pas une addition de communauté­s », affirme-t-il également.

Interrogé sur une entrée éventuelle au gouverneme­nt, Manuel Valls, aujourd’hui conseiller municipal de Barcelone, répond : « Je ne demande rien. Je reste attentif à ce qui se passe en France. »

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