Monaco-Matin

Il avait mordu un policier en plein confinemen­t : quinze mois avec sursis

- G. L.

L’employé d’un grand hôtel de Saint-Jean-Cap-Ferrat, où il entretient les piscines, a été condamné mercredi, par le tribunal correction­nel de Nice, à quinze mois de prison avec sursis probatoire.

Le 23 avril, rue Arson à Nice, alors que la France était claquemuré­e chez elle pour cause de confinemen­t, l’homme de 30 ans avait mordu un policier. Le fonctionna­ire de police nationale lui réclamait une attestatio­n de déplacemen­t dérogatoir­e qu’il n’avait pas. Le prévenu se rendait alors, avec son épouse enceinte, à un rendezvous chez un gynécologu­e. L’homme a réfuté durant l’audience avoir traité le policier de « suppôt de la Gestapo ». «Mon client nie l’ensemble des faits, souligne Me Darmon, son avocat. La vidéo des faits est parfaiteme­nt muette et n’a pu être exploitée. »

Il avait cassé les dents d’un policier municipal

Le conseil du prévenu a produit d’autres vidéos qui attestent, selon lui, qu’il n’est pas responsabl­e. Ce qui n’a été l’avis, ni de l’avocat du policier, le pénaliste niçois Me Adrien Verrier, ni du tribunal présidé par le juge Édouard Levrault. D’autant que le prévenu avait déjà été condamné à plusieurs reprises pour outrage et rébellion. Le procureur de la République, Parvine Derivery, a d’ailleurs rappelé qu’il avait déjà déposé plainte à quatre reprises contre des policiers en 2012 et 2017. Pour avoir cassé les dents d’un policier municipal en 2012, il avait écopé de prison avec sursis. L’auteur de la morsure a été condamné à indemniser la victime. Ce dossier intervient dans un contexte national sensible, avec une remise en cause de certaines méthodes d’interpella­tions policières.

« Dans certaines hypothèses, les policiers doivent désormais faire face aux accusation­s et plaintes abusives de justiciabl­es qui saisissent la police des polices de façon totalement injustifié­e, dans le seul but de tenter de s’exonérer de leur responsabi­lité pénale. Avec l’actualité du moment, où il est à la mode de mettre en cause la police, le curseur tend à se déplacer. La juridictio­n et le parquet doivent veiller à conserver la confiance envers la police. Sans confiance, pas de justice », a réagi Me Verrier. L’audience est par ailleurs venue apporter un soulagemen­t pour le major de la police nationale sévèrement mordu à la main. La batterie de tests médicaux réalisés après les faits est en effet revenue négative.

Le prévenu, de son côté, ne démord vraiment pas de sa version. Il a fait appel du jugement dans la foulée et sera rejugé à Aix-en-Provence.

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(Photo archives C. D.) Le pénaliste niçois, Me Adrien Verrier, était l’avocat du policier.

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