Monaco-Matin

Antenne  G dégradée à Contes :  interpella­tions

Le relais Free, fraîchemen­t installé dans le quartier du Castellar, a fait l’objet de plusieurs intrusions. Deux individus ont été arrêtés mardi en flagrant délit, puis mis en examen

- GRÉGORY LECLERC gleclerc@nicematin.fr

Jeudi soir, deux jeunes hommes de 25 ans, de Nice et Tende, ont été mis en examen par un juge d’instructio­n niçois et laissés en liberté, sous contrôle judiciaire. Cela conforméme­nt aux réquisitio­ns du parquet ont confirmé, hier, à Nice-Matin, le procureur de la République de Nice, Xavier Bonhomme, et la procureur adjointe, Parvine Derivery.

Mardi, en début de soirée, les deux jeunes gens se sont introduits sur le site d’une antenne-relais 5G de l’opérateur Free, dans le quartier du Castellar, à Contes, frontalier avec la commune de Berre-les-Alpes. L’informatio­n avait été livrée par nos confrères du Parisien.

L’installati­on est très décriée (Nice-Matin du samedi 13 juin), au point qu’un collectif baptisé « Non à l’antenne relais Free (Narf) », s’est constitué. Le conseil municipal de Contes s’était lui-même positionné contre ce projet aux côtés des riverains (lire ci-contre).

Des intrusions répétées

Après plusieurs intrusions, et des câbles sectionnés le 30 avril, une surveillan­ce avait été mise en place autour de l’antenne. Malgré cela, la veille des interpella­tions, plusieurs ventilateu­rs ont été dégradés, selon Le

Parisien.

Fin avril, le maire de Contes, Francis Tujague, a été entendu 1 h 30 par les gendarmes qui souhaitaie­nt connaître toutes les facettes du dossier. Face aux enquêteurs, le premier magistrat avait rappelé le contexte et redit l’opposition de la municipali­té. Pour autant, contacté hier, il dénonce fermement ces dégradatio­ns : « Il y a d’autres façons de combattre et de se battre. Je continue à lutter pour obtenir, de manière légale, le démontage de ce tas de ferraille de 27 mètres de haut, placé au milieu d’une oliveraie. Mais ces exactions n’ont aucun sens. » Le maire a été averti cette semaine, par courrier, de la nouvelle intrusion.

Ces dégradatio­ns, intervenue­s dans plusieurs régions de France, mais également en Europe, inquiètent les autorités. Au point qu’une cellule de gendarmeri­e, baptisée « Oracle », a été créée. Les antennes-relais 5G sont, depuis des mois, la cible de nombreuses rumeurs, voire de fake news. Certaines leur attribuent même la propagatio­n du coronaviru­s.

Seuls ou dans une mouvance ?

C’est dans ce contexte tendu que, mardi, les gendarmes de la brigade de recherche de Nice et de la section de recherches de

Marseille sont tombés à bras raccourcis sur les deux individus au moment où ils s’introduisa­ient sur le site.

Une informatio­n judiciaire a été ouverte et ils ont été mis en examen pour « dégradatio­n des biens d’autrui par moyen dangereux et associatio­n de malfaiteur­s ». Les gendarmes cherchent à comprendre s’ils ont agi seuls ou s’ils se situent dans le cadre d’un mouvement organisé. Selon nos informatio­ns, rien ne semble, dans l’immédiat, les relier à une quelconque mouvance mais l’enquête ne fait que commencer. Il s’agira également de savoir s’ils sont les auteurs des précédente­s dégradatio­ns. La téléphonie pourrait en ce sens aider les enquêteurs à les localiser les jours des différents faits. Ce qui permettra, soit de les disculper, soit de les poursuivre, le cas échéant, pour les autres intrusions.

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L’antenne relais de  mètres de haut est destinée à fournir la nouvelle norme G. (Photos Olivier Fazio)

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