Monaco-Matin

Le Tignet : « guéguerre » en rase campagne

À huit jours du second tour des municipale­s, les candidats en lice échangent les coups (bas). Et les projets pour la commune, on en (re) parle quand ?

- pfiandino@nicematin.fr

Jusqu’ici, tout va mal... Non pas que, depuis six ans, la « cohabitati­on » entre le maire, François Balazun et Claude Serra (adversaire­s en 2014 et départagés par seulement 48 voix en faveur du 1er cité), fût un modèle de diplomatie. C’est, d’ailleurs, en se basant sur ce constat personnel que Jean-Louis Blas a formé une 3e liste, alternativ­e, à l’aube du 1er tour des municipale­s. Grand bien lui en a pris, puisqu’il s’est intercalé (33,43 %) entre Serra (39,68 %) et Balazun (26,88 %).

Reste que, depuis ce fameux 15 mars, le ton est monté d’un cran, les candidats échangeant les amabilités, par communiqué­s interposés.

Si le mal est, donc, antérieur, c’est le retrait des délégation­s de quatre adjoints par le 1er magistrat – dont trois, Jacki Derain, Nathalie Boufferouk et Christian Borchi, apparaisse­nt sur la liste de... Jean-Louis Blas – entériné lors d’un conseil municipal explosif, le 8 juin, qui a (re) mis le feu aux poudres.

Les associatio­ns, centre du conflit « électorali­ste »

Le plus incisif ? François Balazun, clairement. Le « revirement » des adjoints ? « Un règlement de comptes envers [lui] » pour rejoindre une liste « menée par un parfait inconnu. » L’achat de masques et visières durant la crise du Covid ? « Générosité de circonstan­ce. » Réfutant le qualificat­if « d’inconnu », Jean-Louis Blas a « conseillé » le maire, qui, selon lui, se positionne en « victime » : « Après l’échec cuisant du 1er tour » et les « choix hasardeux qui vous ont conduit dans l’impasse, auriez-vous la sagesse de vous retirer de l’élection avec dignité ? » Le ping-pong verbal a repris concernant le vote des subvention­s aux associatio­ns. François Balazun a proposé une enveloppe de 42 570 € pour 2020, contre 24 300 € en 2019 (montant finalement adopté) : tollé général. Dans la foulée, huit élus – parmi lesquels les quatre adjoints évoqués plus haut – ont évoqué « une méconnaiss­ance complète de l’ordonnance des 1er et 8 avril 2020 fixant le seuil des montants alloués à la limite de ceux inscrits au budget 2019 » et non 42 750€, « illégaleme­nt proposés. » Union que Balazun, pointant un désaccord entre Jacki Derain et Christian Borchi lors du vote, qualifie de « tentative de manipulati­on » , de «méthodes indignes » et de « politique poubelle. »

La loi SRU, enjeu majeur ?

Là, chose rare, il semble tomber d’accord avec Claude Serra. Jusqu’ici discret, le « vainqueur » du 1er tour, « attaqué » par les huit élus, a réagi. Pour lui, ce sera « à l’équipe élue le 28 juin de se prononcer sur les subvention­s. » Il tacle : « Ces décisions, docilement votées depuis 2014 par les adjoints aujourd’hui dissidents, n’ont jamais reconnu à leur juste valeur les actions menées par certaines associatio­ns. Le but était en réalité [de les] appâter à des fins électorale­s. »

Il jure ainsi que Jacki Derain, adjoint à la vie associativ­e, « s’est empressé de laisser espérer [aux présidents d’associatio­ns] des augmentati­ons à venir de la part de la liste dans laquelle il figure désormais. » Conclusion ? «Une chasse aux voix de dernière minute. » Alors que la campagne pour le 2d tour a débuté le 15 juin, l’heure semble venue de (re) parler projets (certes, largement évoqués en amont du 1er tour), après ce long « stand-by » sanitaire. Car la commune ne manque pas d’enjeux (préservati­on du cadre de vie, déplacemen­ts, écoles...), avec, en 1er lieu, « l’épée de Damoclès » que représente la loi SRU sur le logement social (Le Tignet flirte avec la barre des 3 500 habitants), qui pourrait changer radicaleme­nt le visage de la commune. Reste à souhaiter (voeu pieux ?) que, qui que soit le champion des urnes au soir du 28 juin, les tensions s’apaisent. À la fin du match, on se serre la pince et on travaille ensemble. Au moins, on essaye. Parce qu’en l’état... PASCAL FIANDINO

 ?? (Photos C. T., P. L. et C.J.B.) ?? Directemen­t ou indirectem­ent, le torchon continue de brûler entre Claude Serra, François Balazun et Jean-Louis Blas (de gauche à droite) à l’approche du verdict final.
(Photos C. T., P. L. et C.J.B.) Directemen­t ou indirectem­ent, le torchon continue de brûler entre Claude Serra, François Balazun et Jean-Louis Blas (de gauche à droite) à l’approche du verdict final.
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