Monaco-Matin

« Je me disais : lui, c’est du “No limit” »

Jean-Marc Furlan (coach d’Auxerre), son premier entraîneur à Strasbourg

- W. H.

« Je le connais peu » nous a tout de suite prévenu Jean-Marc Furlan, le coach qui a lancé Morgan Schneiderl­in à Strasbourg lorsqu’il avait  ans. Et pourtant l’entraîneur de l’AJA en garde un souvenir très fort.

De quel joueur vous souvenez-vous ?

Je le connais peu. C’était une saison compliquée, j’avais  joueurs et il est parti aussitôt qu’elle était finie. Mais j’ai le souvenir d’une très belle personne, un mec intelligen­t. Un garçon très brillant dans l’orientatio­n du jeu, la technique, la récupérati­on du ballon. Il suffit de regarder son parcours, il a fait toutes les sélections nationales.

Vous étiez surpris de le voir partir à  ans en Angleterre ?

Je me suis dit qu’il y avait un danger pour lui, mais je maîtrisais très peu de choses à Strasbourg. Quand le président a décidé de vendre plusieurs joueurs après la descente, j’avais une vraie peur d’échec pour Morgan. C’est assez rare des garçons de  ans qui réussissen­t un parcours aussi exceptionn­el en partant à l’étranger. Des talents, on en a vu. Mais très peu ont explosé comme lui. C’est là qu’on voit ses capacités de très haut niveau, il passe ses caps par l’adaptation psychologi­que.

C’est ce qu’il peut apporter dans un vestiaire niçois très jeune ?

Jouer en pro, ce n’est pas une question d’âge. C’est celui qui est le meilleur à l’entraîneme­nt qui joue. Et pour le vivre au quotidien, je peux dire que le talent dans le foot français est toujours là. Depuis - ans, je le constate : les gamins sont respectueu­x, bien élevés intellectu­ellement, ils sont moins cons à diriger que nous l’étions. Mais ils manquent de force de caractère, de motivation. Et ça, ça existe un peu partout. Cruyff disait que c’est une exigence de très hautniveau envers soi-même qui permet de faire une belle carrière.

Avec Morgan, comme avec d’autres gamins de  ans comme Blaise Matuidi ou Djibril Sidibé, à Troyes, je me disais :

« Lui, c’est du “No limit” ». Au-delà du football, tous ces garçons ont souvent des capacités intellectu­elles exceptionn­elles.

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