Monaco-Matin

L’Opéra de Monte-Carlo de retour sur scène

La programmat­ion lyrique 2020-2021 veut oublier des péripéties sanitaires de ce printemps. Le directeur artistique Jean-Louis Grinda propose des spectacles dès le 21 octobre

- JOËLLE DEVIRAS

Drôles de scènes. D’un côté, sur la Toile, des images de la Fête de la musique rassemblai­ent dimanche soir, dans les rues et sur les places, ici et là dans Paris, des centaines de personnes virevoltan­t en toute liberté sur des rythmes endiablés. Et de l’autre, ce lundi midi, le directeur artistique de l’Opéra de MonteCarlo qui révèle la programmat­ion lyrique 2020-2021 sur internet, «les conditions sanitaires ne permettant pas de faire une présentati­on publique ».

Deux poids, deux mesures. Jean-Louis Grinda permet au moins d’envisager un retour d’heureuses soirées de spectacles dès l’automne. Lui qui cédera sa place à Cécilia Bartoli le 31 décembre 2022 entend bel et bien proposer une pleine saison d’opéras. « Faisons le pari que tout revienne normalemen­t. Il faut maintenant que tout le monde retrouve le plaisir d’aller au spectacle. Le public a beaucoup manqué aux artistes. » Pas question donc de faire une programmat­ion en demi-teinte ; même si les conditions d’accueil du public à la rentrée prochaine restent inconnues. «Ceseraune saison normale ; et même assez riche, nous explique le directeur artistique. Il y aura sans doute une surprise, voire deux...»

Un programme qui oublie la crise

Mais il y a celles révélées hier midi ; avec quelques temps forts qui prennent d’ores et déjà des allures d’événements. Jean-Louis Grinda souligne notamment une nouvelle production de Boris Godounov de Modeste Moussorgsk­i jouée dans sa version originale (les 23, 27 et 29 avril et le 2 mai 2021). « C’est un acte avec sept tableaux qui va durer près de deux heures. Cette version est beaucoup plus intime que toutes les relectures de l’oeuvre habituelle­ment donnée et elle n’a jamais été donnée à Garnier. Elle sera dirigée par Konstantin Coudovski, un chef exceptionn­el que j’ai rencontré à Santiago du Chili. J’attends cet opéra avec beaucoup d’impatience car il conjugue l’intimité et l’humanisme de l’oeuvre de Moussorgsk­i avec le charisme d’un grand artiste. »

Art lyrique en octobre

Mais bien avant cette dernière série de spectacle, le public retrouvera l’art lyrique le 21 octobre avec Nosferatu, un ciné-concert de Jean-François Zygel, donné salle Garnier.

Le premier temps fort - sur invitation uniquement - sera donné par la mezzo-soprano Cécilia Bartoli, à l’occasion de la Fête du Prince, pour une soirée d’opéra du baroque au bel canto.

Puis le 20, 22 et 24 novembre, Carmen de Georges Bizet sur une mise en scène de Jean-Louis Grinda donnera le lancement véritable de la saison d’opéra dans la salle des Princes du Grimaldi Forum. Enchaînera le 5 décembre I Due foscari de Giuseppe Verdi avec, notamment, Placido Domingo. « C’est une oeuvre qui n’a jamais été donnée à Monaco », souligne JeanLouis Grinda.

Abonnement­s : les règles assouplies

Puis le 7 janvier, les Musiciens du Prince, sous la houlette de Cécilia Bartoli, avec le ténor Javier Camarena, se produiront salle Garnier. Place ensuite à la comédie lyrique avec Thaïs de Jules Massenet. La mise en scène est également de Jean-Louis Grinda. Les représenta­tions auront lieu salle Garnier, les 22, 24, 26 et 28 janvier 2021. C’est avec ce programme que démarreron­t réellement les abonnement­s. « Nous sentons une envie du public et des abonnés tout particuliè­rement, explique le directeur artistique. Mais nous ne savons pas comment ils vont réagir après la crise sanitaire. Avec Cécilia Bartoli, nous avons donc décidé d’assouplir nos règles d’abonnement­s qui commencent en 2021 seulement. » Le public peut s’abonner, dès maintenant, et jusqu’à fin septembre. Les abonnés seront « prioritair­es » sur les spectacles donnés à l’automne. Les 5 et 7 février, à l’Auditorium Rainier-III, des airs de Belcanto seront chantés par la soprano Olga Peretyatko et la mezzo-soprano Karine Deshayes. « Les plus grands noms du monde viennent volontiers en Principaut­é. Ce n’est pas une question d’argent. Nous avons des liens de confiance avec tout le monde », explique Jean-Louis Grinda.

Différé pour cause de crise sanitaire, Le Comte Ory de Rossini revient à l’affiche et met en scène Cécilia Bartoli les 19, 21, 23 et 25 février. L’opéra, qui n’avait pas été plus loin que les premières répétition­s en mars dernier, saura certaineme­nt être apprécié à sa juste mesure. « C’est un programme avec les musiciens du prince. Les investisse­ments ont été faits. Il était donc important de trouver une série de dates pour ne pas annuler le spectacle. » Le baryton basse Bryn Terfel se produira, avec une harpe et un piano, pour un récital unique le 24 février, salle Garnier.

Les 20, 23, 25 et 28 mars, c’est un opéra de Verdi qui est une première à l’Opéra de Monte-Carlo : I Lombardi alla prima Crociata. Une découverte donc pour les mélomanes qui voient enfin venir des jours meilleurs.

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(Photo Rudy Sabounghi) La nouvelle production de Carmen, mise en scène par Jean-Louis Grinda, lancera véritablem­ent la saison d’opéra.
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(Photo Laurent Castaingt) Thaïs de Massenet, présenté en janvier prochain, est encore à l’état de maquette.
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Le Comte Ory met en scène Cécilia Bartoli qui succédera au directeur Jean-Louis Grinda le er janvier . (Photo Jef Rabillon)

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