CHANTIER EN DEUIL
Un ouvrier tué par un éboulement Vive émotion au centre de l‘ASM Enquête judiciaire ouverte
Sur les réseaux sociaux, le logo de l’AS Monaco, serti de la couronne princière, a troqué son rouge et blanc éclatant pour une couleur noire. Celle du deuil. Hier vers 14 heures, un terrible drame s’est noué sur le chantier de restructuration et d’extension du centre d’entraînement de l’ASM à la Turbie (lire notre encadré). Là, à une encablure du rectangle vert et des bâtiments où les joueurs du Rocher procédaient à des tests physiques le matin même, un ouvrier de 56 ans a tragiquement perdu la vie. Depuis un chariot télescopique armé d’une foreuse, il procédait à des travaux de sécurisation de la falaise quand plusieurs tonnes de roche se sont décrochées de la paroi pour venir s’écraser sur l’engin de chantier. Un éboulement fatal pour cet homme appartenant à une société co-traitante. Une autre personne, en état de choc, a été transportée vers l’hôpital Pasteur 2 à Nice.
Une enquête judiciaire ouverte, le parquet saisi
Une fois sur les lieux, les sapeurspompiers de la Turbie et de Nice Bon-Voyage ont, d’abord, usé de leurs lances pour circonscrire un feu de compresseur, à côté de l’engin. Avant de désincarcérer la victime, prise au piège dans l’habitacle, ils ont dû attendre l’expertise de géologues. Lesquels, une fois certains que la falaise ne présentait plus aucun danger, ont donné le feu vert pour l’intervention. Les soldats du feu ont ensuite laissé la place aux gendarmes de la brigade de Cap-d’Ail, chargés de l’enquête, et épaulés dans les constatations par les techniciens en identification criminelle de Nice. Joint hier soir, le procureur de la République Nice, Xavier Bonhomme a confirmé qu’une « enquête judiciaire sur le chef d’homicide involontaire » était ouverte et que « l’Inspection du travail s’était rendue sur place comme c’est la règle lors d’un accident de la sorte ». Pour l’heure, les causes techniques de ce funeste éboulement demeurent inconnues. Dans un communiqué publié hier sur ses réseaux, l’AS Monaco s’est dit « profondément touché » et a tenu à « apporter son soutien à la famille de la victime ». Le club de la Principauté précise aussi «que l’accident s’est produit dans une zone du chantier inaccessible aux publics, personnels et joueurs de l’AS Monaco, bien à l’écart des espaces dédiés aux activités sportives et médicales ».
Le parking des joueurs et du staff ne se situe cependant qu’à une petite trentaine de mètres de l’éboulement. Sur les coups de 15 h, l’ensemble des salariés a été prévenu par mail de la triste nouvelle.
Un accident mortel qui ne remet pas en cause la poursuite des tests médicaux et physiques prévus cette semaine. Le stade Louis-II n’étant pas accessible au public (pour la pratique sportive) en raison du Covid, l’ASM n’a qu’un seul terrain de disponible. L’ambiance promet d’être pesante à La Turbie au lendemain de ce drame.