Monaco-Matin

« On fragilise la nappe phréatique »

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France Nature Environnem­ent alerte, de longue date, sur l’impact du réchauffem­ent climatique et à d’une surconsomm­ation en eau. L’éclairage de Laurent Parzy et Brigitte Gourmanel, respective­ment président et trésorière de l’associatio­n dans les A.-M.

Un changement profond

Pour Laurent Parzy, la réalité du changement climatique est aujourd’hui bien ancrée dans l’esprit de chacun. Il en veut pour preuve ces « intempérie­s de plus en plus fréquentes et violentes », observées à l’automne dernier, puis au printemps. « Cela a permis de bien alimenter les nappes phréatique­s. Jusqu’ici, tout va bien. Mais cela peut varier très vite. Si on connaît une sécheresse, cela aura vite un impact sur le niveau des nappes... » La neige qui les alimente se fait plus rare, rappelle Brigitte Gourmanel. « Et l’été, le niveau des rivières est de plus en plus bas. »

Cette nappe si précieuse

La nappe phréatique de la basse vallée du Var constitue la première ressource en eau des Alpes-Maritimes. Elle alimente plus de   Azuréens. « Malheureus­ement, on est de plus en plus nombreux à tirer dessus. On la fragilise », déplore Laurent Parzy, pointant du doigt le développem­ent de la plaine du Var ou l’extension de l’aéroport de Nice. Brigitte Gourmanel estime qu’on aurait dû « limiter les points de captage ». D’autant que les onze barrages qui jalonnent le fleuve « n’ont laissé passer que des alluvions fines, qui ont compacté les fonds du Var. Cela gêne l’infiltrati­on de l’eau dans la nappe. »

Préserver l’eau potable

Laurent Parzy met en garde : « La ressource en eau n’est pas inépuisabl­e. Pour l’instant, ça tient. Mais avec le changement climatique, on va être confronté à une diminution de cette ressource ». Alors que faire ? « Limiter la densificat­ion des villes du littoral, en proportion à la capacité à leur fournir de l’eau et de l’énergie », selon Brigitte Gourmanel. Elle dénonce « l’énorme gâchis » de l’eau potable, utilisée tant pour l’arrosage que les lavages extérieurs. Laurent Parzy suggère

« d’utiliser les eaux d’assainisse­ment et les eaux pluviales, pour un réseau secondaire dédié au nettoyage, à l’agricultur­e... Et conserver précieusem­ent notre eau potable. »

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