A Nice, les écoliers ont repris en chantant !
A Ronchèse, en centre-ville, 90 % des élèves étaient en classe, hier matin pour cette rentrée obligatoire qui s’est jouée en classe entière, presque comme avant le Covid...
C’était la rentrée, hier matin. La troisième depuis le 16 mars, début du confinement. Une rentrée en prudence, dans le respect des gestes barrières élémentaires, mais différente. Car cette reprise n’est plus à la carte, selon le libre choix des familles, mais obligatoire. De l’école au collège, un mot d’ordre : tous en classe !
Dans les Alpes-Maritimes, cette consigne a été plus ou moins bien suivie selon les établissements (lire ci-dessous).
À Ronchèse, groupe scolaire niçois implanté derrière le centre commercial Nice Étoile, ce message est bien passé. Sur les 440 écoliers de la petite section de maternelle au CM2, 390 étaient présents, hier, à l’école. Soit un taux de retour de 90 %, un record !
« Ils ne sont pas tous revenus (hier), nuance en riant la directrice, Marie Grimaldi. Cela s’est fait progressivement, au fil des semaines, depuis la reprise du 12 mai. Nous sommes toujours restés en lien avec les familles pour organiser le travail à la maison pendant le confinement, les soutenir, puis les rassurer sur le protocole sanitaire mis en place. »
Grâce à ce lien de confiance, 70 % des écoliers de Ronchèse avaient déjà repris la classe, la semaine dernière, par groupe de 15 et en mode alterné : deux jours à l’école, deux jours en télétravail à la maison. Depuis hier, c’est 30 % d’élèves en plus pour une reprise quasi normale, qui se déroule en classe entière, comme avant le Covid.
Quart d’heure de pause sportive et ludique
Si les gestes barrières restent de mise (lavage des mains systématique, port du masque pour les adultes, bouteille d’eau de rigueur pour éviter de boire au robinet, etc.), le protocole sanitaire s’est bien assoupli. Désormais, les élèves se prêtent gommes, crayons, s’échangent jouets et livres, jouent ensemble à la récréation, mais en restant avec leurs camarades de classe. Du coup la directrice a instauré des tours de récré qui reviennent plus vite que d’habitude. « Toutes les heures, s’ouvrent des pauses sportives ou culturelles. Des coupures de 15 minutes que nous avions lancées pendant le confinement pour permettre aux enfants de souffler, de se détendre en chantant, en dansant, en faisant de la gym, de la peinture, du jardinage et que nous avons maintenues, raconte la directrice. Parce qu’on s’est rendu compte qu’après ces intermèdes, les enfants sont plus concentrés, plus attentifs en classe. Cela fait partie de ces expériences positives du Covid que nous allons garder. Y compris à la rentrée ! »
« Jardiner, ça nous détend »
Avant les grandes vacances, il reste quinze jours de classe. Deux semaines utiles selon Marie Grimaldi « pour reprendre possession de l’école, retrouver les camarades, renouer avec certaines contraintes comme de s’asseoir à un bureau, écouter l’enseignant, obéir à des consignes, liste-t-elle. En tout cas, nous, enseignants, sommes très heureux de revoir tous nos élèves. »
Et eux, les enfants, sont-ils contents de reprendre l’école ? « C’est un peu bizarre tout de même. Cela fait si longtemps que je n’étais pas revenue en classe, répond Stella, 7 ans, en CE2, qui hier, faisait sa rentrée après trois mois de coupure. Pendant l’une ces pauses, Stella a rejoint Eric, Lisa, Kael, Djibril, ses copains de classe, devant l’un des potagers aménagés dans la cour de récréation. Plutôt que de chanter, eux préfèrent jouer du râteau pour prendre soin de leur carré de légumes où poussent tomates, aubergines et poivrons. « Jardiner, ça nous détend, c’est comme un jeu, assure Lisa, qui enchaîne : retourner à l’école aussi, ça fait beaucoup de bien. Au moins, on revoit nos camarades. » À Ronchèse, la reprise s’est faite en chantant, en dansant, en jardinant et en travaillant aussi. Et ça va continuer durant ces 15 derniers jours de classe...