Monaco-Matin

De l’école au collège, un élève sur deux présent

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Pour une fois, chose n’est pas coutume, le ministère a eu droit aux applaudiss­ements des syndicats enseignant­s. Pour cette rentrée obligatoir­e, de l’école au collège, sans libre choix laissé aux familles. Il faut dire que cette reprise imposée, en classe entière, tout en respectant les gestes barrières, les profs et chefs d’établissem­ent la réclamaien­t. Pour revoir leurs élèves, surtout ceux en difficulté­s afin de ne pas les laisser à la dérive. Quant aux lycées, ils sont exclus de cette reprise obligatoir­e, les conseils de classe étant finis et les profs étant, dès mercredi, de jurys du bac qui se joue à partir des notes du contrôle continue.

Alors cette obligation de reprendre les cours a-t-elle été suivie d’effet ? Selon le rectorat de Nice, le bilan chiffré est en cours d’élaboratio­n, les effectifs en train d’être compilés dans les Alpes-Maritimes et le Var. Ils devraient être transmis, aujourd’hui, au ministère.

« De grosses disparités selon les secteurs »

Pour les syndicats enseignant­s, le caractère obligatoir­e de cette reprise n’aurait pas boosté les effectifs. « Globalemen­t, dans les Alpes-Maritimes, un écolier sur deux a repris les classes, évalue Gilles Jean, secrétaire départemen­tal du SNUIpp. Il ne s’agit que d’une moyenne, car il y a de grosses disparités selon les secteurs. Dans les quartiers résidentie­ls, 80 % des écoliers ont repris les classes, ce qui n’est pas le cas en

REP (réseaux d’éducation prioritair­e) où le taux de retour est bien plus bas. En dessous des 50 %. Parce que les familles ont toujours peur du virus. Pour elles, remettre leur enfant pour quinze jours de classe, cela n’en vaut pas le coup. »

« Les équipes de direction sont épuisées »

Au collège, ce sont les mêmes tendances, pour les mêmes observatio­ns : 50 à 60 % de collégiens présents en moyenne, allant jusqu’à 70 % au Parc Impérial, pour une rentrée « difficile » .« Beaucoup d’élèves sont arrivés, en groupes, sans masques au collège, en ignorant les gestes barrières, le sens de circulatio­n dans les couloirs des établissem­ents. Tout cela, il a fallu leur réexplique­r, souffle Daniel Barberi, secrétaire départemen­tal du SNPDEN-Unsa, syndicat des chefs d’établissem­ent. S’ajoute la demi-pension à mettre en place selon un protocole sanitaire qui a été modifié et transmis mercredi soir. Beaucoup ont travaillé le week-end pour que tout soit prêt ». Lui, dénonce « une succession d’injonction­s, d’ordres et de contre-ordres faites à des équipes de direction épuisées. » Et d’annoncer une interventi­on syndicale pour demander audience au ministre Blanquer afin de faire le point sur les conditions de travail des chefs d’établissem­ent et de leurs adjoints.

Alors, ces quinze derniers jours de cours ? « On fera ce que l’on pourra, avec les profs et les élèves présents. »

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