Les intermittents « invisibles » demandent de l’aide
Ils sont à bout de souffle. En tenue de travail, une dizaine de professionnels se sont réunis hier matin devant l’hôtel Negresco. Une opération coup de poing organisée dans douze villes de France par la Fédération des métiers intermittents tourisme événementiel culture afin de « sortir de l’ombre. » La crise sanitaire a plongé ces guides conférenciers, accompagnateurs, chargés de projet logistique et production, hôtesses, animateurs, régisseurs, extras en restauration et coordinateurs, dans «une précarité alarmante sans visibilité. » Ils ne bénéficient ni de la prolongation des droits d’assurance-chômage jusqu’en 2021 ni du fonds de solidarité destiné aux autoentrepreneurs. Choses qu’ils demandent « pour souffler. »
« On va perdre ces métiers »
Le nouveau calcul qu’entraînera la réforme de l’assurance-chômage à compter du 1er septembre, va les contraindre à « abandonner (leur) métier ». Ils réclament son abrogation. « Nous n’avons plus de protection », dénonce Nathalie, guide conférencière depuis trente ans. Depuis 2017, les métiers du tourisme ont été classés a u régime général. « Nous n’avons que Pôle emploi. Mais nos droits se terminent car nous n’avons pas retravaillé », déplore-t-elle. Dans un mois, Nathalie n’aura plus de revenu : « On ne nous reconnaît pas. Nous n’avons aucune certitude. On va perdre ces métiers. » Sites touristiques fermés, aéroports à l’arrêt, concerts et festivals annulés, la situation est alarmante pour le secteur. En attendant une reprise d’activité, cette guide conférencière ira surveiller les examens du rectorat durant deux semaines. À 53 ans, elle passe ses journées à envoyer des CV et songe à tout arrêter.