Serge Bottin : « C’est une véritable trahison »

Arrivé deuxième à Saint-Jeannet avec 32,6 %, il était suivi de très près par Julie Charles. Face au maire sortant, Jean-Michel Sempéré, une fusion a été abordée. Tout a dérapé…

Le premier tour à Saint-Jeannet s’est joué dans un mouchoir de poche avec une minuscule avance pour le maire sortant les Républicains, Jean-Michel Sempéré (35,1 %). Seules 42 de voix le séparait de celui qui a terminé deuxième : Serge Bottin, candidat sans étiquette (32,6 %), luimême était talonné par Julie Charles. Une novice en politique qui a recueilli 32,3 %. Face à Jean-Michel Sempéré, une alliance Bottin-Charles avait été actée. Couac lors de l’officialisation en préfecture : Serge Bottin n’apparaissait pas au casting. « Il n’a pas souhaité figurer (sur la liste), mais il fera campagne à nos côtés », avait argumenté Julie Charles (Nice-Matin du 4 juin). Une candidate, qui, dimanche, a révisé sa réponse (lire ci-contre). L’intéressé, lui, dément : « non, je ne fais certainement pas campagne », répétant à l’envi le terme de « trahison ».

Les coulisses ?

En voyant nos scores très honorables, ma position était claire : j’avais bien noté que la troisième liste [celle de Julie Charles] était contre la fusion et que nous, nous étions dans une attitude d’ouverture. Après le confinement, j’ai pris contact avec elle. J’ai senti que la seule façon pour que cette alliance se fasse, c’était qu’elle reste tête de liste car elle voulait absolument l’être. J’ai donc imaginé lui laisser cette place même si j’ai terminé deuxième et que, j’avais, quelque part, la priorité.

Le deal ?

Qu’elle soit tête de liste, que je sois numéro  et son premier adjoint. Je voulais aussi avoir le maximum de mes colistiers dans l’équipe.

Et puis ?

Une rencontre a eu lieu à huis clos. Une autre avec nos colistiers. Julie Charles a exclu des gens de ma liste comme Lionel Prados, ancien du Front national. Son étiquette a sûrement contribué à cette décision mais je pense aussi que c’est une question de personne. Julie Charles nous a dit qu’elle souhaitait réunir son équipe pour proposer cette fusion et elle m’a fait savoir qu’elle reviendrait vers moi. Puis, plus de nouvelles. J’ai appris qu’elle avait reçu mes colistiers sans m’en parler et elle n’a pu me fournir d’explications. J’ai aussi appris que notre rencontre confidentielle était, en fait, connue de tous. Elle n’a pas respecté sa parole. Au moment du dépôt de liste en préfecture, certains de mes colistiers ont utilisé le pouvoir que j’avais donné.

Et maintenant ?

Je me dis que c’est une véritable trahison. Je suis très déçu. Réaliser des démarches juridiques reste une éventualité.