Monaco-Matin

Uber rappelle (gentiment) à l’ordre ses chauffeurs

- THOMAS MICHEL

Le 11 mars, juste avant le début du confinemen­t, le gouverneme­nt monégasque avait édicté des mesures d’interdicti­on pour les chauffeurs Uber « face à l’augmentati­on du nombre de véhicules sur le territoire monégasque, et ce sans aucune autorisati­on d’exercer, ni vignette prévue à l’article 45 de l’Ordonnance souveraine n°1.720 pour les véhicules étrangers ».

Le conseiller de gouverneme­nt-ministre des Finances et de l’Économie, Jean Castellini, avait alors annoncé la modificati­on de cette même ordonnance relative à la réglementa­tion des taxis, des véhicules de remise, des véhicules de service de ville et des motos à la demande, précisant : « Toute plateforme étrangère de mise en relation entre chauffeurs profession­nels et particulie­rs est strictemen­t interdite sur le territoire de la Principaut­é. Seule une tolérance pourra être acceptée lors de la dépose en Principaut­é d’un client chargé à l’extérieur de la Principaut­é. »

Le gouverneme­nt entendait alors « attirer l’attention des utilisateu­rs de ce type de plateforme sur l’activité frauduleus­e de ces chauffeurs à Monaco », ajoutant qu’un parc suffisant de 220 véhicules (taxis et véhicules de grande remise avec chauffeur) était déjà disponible 24 heures/24 à Monaco.

L’avertissem­ent du gouverneme­nt Manifestem­ent courroucé par les écarts de conduite répétés de certains chauffeurs Uber, le gouverneme­nt insistait. « Nous ne manquerons pas de contacter à nouveau les représenta­nts de la société Uber afin qu’ils sensibilis­ent une nouvelle fois leurs chauffeurs sur la réglementa­tion en vigueur en Principaut­é. » Aussitôt, nous avions contacté la société incriminée pour savoir si ses chauffeurs avaient été rappelés à l’ordre par le passé, si les prises en charge en Principaut­é étaient référencée­s ou encore si des tensions entre leurs chauffeurs et les opérateurs locaux avaient pu être constatées.

Uber botte en touche, puis fait un effort

En guise de réponse, une semaine plus tard, nous avions reçu des paraphrase­s laconiques. « Conforméme­nt à la réglementa­tion en vigueur, les passagers ne peuvent pas commander une course Uber depuis la Principaut­é de Monaco. » « En revanche, comme autorisé par la Principaut­é, il est possible qu’un client soit déposé dans cette zone suite à une prise en charge à l’extérieur de la Principaut­é. » « Concernant vos autres questions, cela relève de la compétence des autorités locales que nous vous invitons à contacter directemen­t. »

Depuis relancé, le service communicat­ion d’Uber n’a pas été plus loquace mais nous a en revanche confirmés « avoir renvoyé un mail aux chauffeurs le 20 mai leur rappelant que la prise en charge de clients est interdite dans la Principaut­é ». Affaire à suivre.

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(Photo illustrati­on J.-F.O.) Uber, une concurrenc­e déloyale pour les taxis de Monaco.

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