La campagne qui bat son plein dans le caniveau .
Si depuis officiellement une semaine les candidats de Vallauris sont sur le pied de guerre, ils n’ont pas attendu pour lancer les hostilités sur les réseaux sociaux. Quitte à peu parler du fond
Àdéfaut d’entendre parler du fond, on l’aura touché. Avant, lorsqu’il était question de discuter politique à Vallauris-Golfe-Juan, un petit sourire pouvait naître. L’air de dire « tout y est possible. » Et à raison. Sauf qu’il n’est plus vraiment question de jouer du second degré. Les jours précédant le second scrutin de dimanche le prouvent : les candidats ont bel et bien repoussé les limites. Non pas en se menant une lutte sans merci sur la question du futur de la ville à grand renfort d’arguments, de chiffres, de textes. Non.
Mais en dépensant une grande partie de leur énergie à tenter de discréditer autrui, notamment via les réseaux sociaux. Une stratégie qui n’a clairement épargné personne. Puisqu’à ce petit jeu-là, tout le monde en prend pour son grade. De la droite à la gauche en passant par les penchants multiétiquetables, personne n’est resté sur le banc de touche – même pas les anciens candidats battus au premier tour ou leurs colistiers. Et si chacun mène son équipe, cette stratégie ne peut conduire qu’à une seule issue : marquer contre son camp. Difficile d’en ressortir gagnant et pourtant... l’escalade n’en finit plus.
Cocotte-minute
Entre propos allégrement diffamatoires, amalgames à toute berzingue et allégations clairement invérifiables : les Internautes découvrent un nivellement par le bas de haut vol.
Quand l’un accuse l’autre de proférer des mensonges à son encontre dans tel bar, l’autre montre les crocs en évoquant le passé de tel ou tel colistier adverse. Avec, bien évidemment, images à l’appui.
Où est passé le fond ?
Si au départ cette ambiance cocotte-minute pouvait piquer la curiosité des observateurs, elle a rapidement su les refroidir. Jour après jour tensions et agressions s’amplifient. Touchant même au nauséabond. On attaque la famille d’untel, le physique d’unetelle. Un merveilleux monde où un certain sentiment d’impunité semble régner.
En somme : les intéressés ont bien des fois perdu de vue l’enjeu de cette rivalité, aveuglés par le combat en lui-même. Et c’est bien dommage, parce que cette campagne n’a pas de quoi enflammer les Vallauriens et les Golfe-Juanais. Puisqu’après avoir entendu pis que pendre sur les quatre candidats encore en lice – le maire sortant arrivant en tête avec 24,34 % Michelle Salucki (LR), Kévin Luciano (Divers) avec 23,58 %, Jean-Noël Falcou (Divers, soutenu par LREM et EELV) avec 19,93 % et Lionel Tivoli (RN) avec 12,39 % – difficile d’être toute ouïe pour attraper les éléments du programme de chacun. Certes, les quatre listes l’ont présenté en mars dernier et continuent à évoquer leurs priorités lors des rencontres sur le terrain ou à leur permanence. Pourquoi donc ne pas faire de même sur Internet ? D’autant plus après avoir connu un premier tour avec 60 % d’abstentionnistes ? Où sont passés les plans pour l’économie locale ? La question du soutien au tourisme ? Le développement de grands projets ? Le volet social ? Des interrogations qui restent en suspens devant les kilomètres de publications et commentaires encourageant la tonalité écoeurante des échanges. Dans cet incroyable climat, le compte à rebours reste lancé. Il reste quatre jours à cette campagne pour tenter d’être à la hauteur. Et ainsi mettre au premier plan la seule et unique chose qui intéresse les potentiels électeurs : leur ville de coeur.