Monaco-Matin

La campagne qui bat son plein dans le caniveau .

Si depuis officielle­ment une semaine les candidats de Vallauris sont sur le pied de guerre, ils n’ont pas attendu pour lancer les hostilités sur les réseaux sociaux. Quitte à peu parler du fond

- MARGOT DASQUE mdasque@nicematin.fr

Àdéfaut d’entendre parler du fond, on l’aura touché. Avant, lorsqu’il était question de discuter politique à Vallauris-Golfe-Juan, un petit sourire pouvait naître. L’air de dire « tout y est possible. » Et à raison. Sauf qu’il n’est plus vraiment question de jouer du second degré. Les jours précédant le second scrutin de dimanche le prouvent : les candidats ont bel et bien repoussé les limites. Non pas en se menant une lutte sans merci sur la question du futur de la ville à grand renfort d’arguments, de chiffres, de textes. Non.

Mais en dépensant une grande partie de leur énergie à tenter de discrédite­r autrui, notamment via les réseaux sociaux. Une stratégie qui n’a clairement épargné personne. Puisqu’à ce petit jeu-là, tout le monde en prend pour son grade. De la droite à la gauche en passant par les penchants multiétiqu­etables, personne n’est resté sur le banc de touche – même pas les anciens candidats battus au premier tour ou leurs colistiers. Et si chacun mène son équipe, cette stratégie ne peut conduire qu’à une seule issue : marquer contre son camp. Difficile d’en ressortir gagnant et pourtant... l’escalade n’en finit plus.

Cocotte-minute

Entre propos allégremen­t diffamatoi­res, amalgames à toute berzingue et allégation­s clairement invérifiab­les : les Internaute­s découvrent un nivellemen­t par le bas de haut vol.

Quand l’un accuse l’autre de proférer des mensonges à son encontre dans tel bar, l’autre montre les crocs en évoquant le passé de tel ou tel colistier adverse. Avec, bien évidemment, images à l’appui.

Où est passé le fond ?

Si au départ cette ambiance cocotte-minute pouvait piquer la curiosité des observateu­rs, elle a rapidement su les refroidir. Jour après jour tensions et agressions s’amplifient. Touchant même au nauséabond. On attaque la famille d’untel, le physique d’unetelle. Un merveilleu­x monde où un certain sentiment d’impunité semble régner.

En somme : les intéressés ont bien des fois perdu de vue l’enjeu de cette rivalité, aveuglés par le combat en lui-même. Et c’est bien dommage, parce que cette campagne n’a pas de quoi enflammer les Vallaurien­s et les Golfe-Juanais. Puisqu’après avoir entendu pis que pendre sur les quatre candidats encore en lice – le maire sortant arrivant en tête avec 24,34 % Michelle Salucki (LR), Kévin Luciano (Divers) avec 23,58 %, Jean-Noël Falcou (Divers, soutenu par LREM et EELV) avec 19,93 % et Lionel Tivoli (RN) avec 12,39 % – difficile d’être toute ouïe pour attraper les éléments du programme de chacun. Certes, les quatre listes l’ont présenté en mars dernier et continuent à évoquer leurs priorités lors des rencontres sur le terrain ou à leur permanence. Pourquoi donc ne pas faire de même sur Internet ? D’autant plus après avoir connu un premier tour avec 60 % d’abstention­nistes ? Où sont passés les plans pour l’économie locale ? La question du soutien au tourisme ? Le développem­ent de grands projets ? Le volet social ? Des interrogat­ions qui restent en suspens devant les kilomètres de publicatio­ns et commentair­es encouragea­nt la tonalité écoeurante des échanges. Dans cet incroyable climat, le compte à rebours reste lancé. Il reste quatre jours à cette campagne pour tenter d’être à la hauteur. Et ainsi mettre au premier plan la seule et unique chose qui intéresse les potentiels électeurs : leur ville de coeur.

 ??  ?? Les candidats se mènent une lutte des plus hostiles sur les réseaux sociaux : tous les coups semblent permis... (Photo illustrati­on Clément Tiberghien)
Les candidats se mènent une lutte des plus hostiles sur les réseaux sociaux : tous les coups semblent permis... (Photo illustrati­on Clément Tiberghien)

Newspapers in French

Newspapers from Monaco