Monaco-Matin

L’incendiair­e récidivist­e de Toulon aux assises

- G. D.

Comme lors de son précédent procès d’assises en février 2016, où il avait été condamné à six ans d’emprisonne­ment pour plusieurs incendies de forêt volontaire­s, Kévin Le Breton est apparu psychiquem­ent limité, hier dans le box.

Il a confirmé avoir allumé encore sept autres incendies dans l’aire toulonnais­e, entre le 31 août et le 1er octobre 2018, soit moins de deux mois après être sorti de prison pour la précédente affaire. Âgé de 25 ans, bientôt père d’une fillette, Kévin Le Breton a fréquenté des instituts médico-éducatifs. Il s’exprime comme un enfant qui aurait été pris en faute pour une peccadille.

Suivi à la trace d’un feu à l’autre

Il avait fait la même impression aux policiers de Toulon qui l’avait interpellé début octobre 2018. « Je lui ai parlé comme un adulte parle à un enfant ,a indiqué le premier. Il a immédiatem­ent reconnu les incendies. Mais je pense qu’il n’a pas conscience de la gravité de ses actes. Et que c’est lié à son niveau intellectu­el limité. »

Le président Didier Guissart a rappelé qu’il appartiend­ra ce matin aux quatre experts psychiatre­s et au psychologu­e de se prononcer sur ce point. Dans le résumé de l’enquête, il est apparu que les soupçons s’étaient rapidement portés sur Kévin Le Breton, qui avait été remis en liberté le 9 juillet 2018. La comparaiso­n entre les lieux des incendies, les endroits où bornait son téléphone portable, et l’utilisatio­n qu’il faisait de sa carte de transports publics les a confirmés.

Vers une prise de conscience ?

« Il explique qu’il n’arrive pas à se contenir, qu’il a des pulsions qui l’obligent à faire ça, a résumé un second enquêteur. Quand on lui demande s’il a conscience du danger de ces incendies pour les personnes, il répond oui et semble sincère. Mais il dit qu’il ne peut pas se contrôler. Que ce n’est qu’après qu’il se souvient de ce qu’il a fait, et qu’il en est véritablem­ent désolé. »

Le président a tenté de pousser Kévin Le Breton dans ses derniers retranchem­ents.

« Vous encourez trente ans de réclusion. Faut-il des morts pour que vous arrêtiez ? Faut-il une peine très importante pour mettre la société à l’abri de vos agissement­s ? »

« Vraiment je ne veux pas ça, a répondu l’accusé d’une voix plaintive. Je n’ai pas envie de voir grandir ma fille en prison. » La cour rendra sa décision aujourd’hui. Elle devra prendre en compte une double récidive, puisque Kévin Le Breton avait déjà été condamné une première fois pour deux incendies criminels, dès 2012 par la cour d’assises des mineurs.

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(Croquis d’audience Rémi Kerfridin) Les enquêteurs de police pensent que Kévin Le Breton n’a pas une pleine conscience de la gravité de ses actes.

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